mardi 15 mai 2012

Ponctuation strikes back...

... ou comment, tout à coup, j'ai compris ce que doivent ressentir mes étudiants lorsque je leur fais mon fameux cours sur la Ponctuation, Sa Vie, Son Oeuvre.

Aujourd'hui, j'assistais à la première partie d'une formation sur l'édition des textes universitaires (la seconde partie est demain). C'était un peu "boot camp", mais sympa, "allez on y va et dites-moi si ça va trop vite", juste une heure de pause pour déjeûner, mais, au final, on a fini une heure plus tôt (en même temps, vu mon état à la fin de la journée, il valait mieux). C'était aussi très intéressant, même si les différences de logiciels/versions d'un même logiciel ont fait que ça relevait parfois plus de la chasse au trésor que du tutoriel ("comment ça, nous n'avez pas cette commande ? ah oui, votre menu ne ressemble à rien", "Ah ? vous l'avez fait ? comment vous avez fait ?").

Pour le moment, j'en retiens trois choses :

1) le gabarit, c'est le Bien. Ça ne veut pas dire que je vais l'appliquer tout de suite tout de suite, mais, dès que j'aurai réussi à bidouiller les citations et les numérotations (j'ai passé ma pause déjeuner dessus, dans la cafeteria de la gare RER, j'avais l'impression d'être une grosse geek), je pense qu'un Monde de Possibilités s'ouvrira devant moi.

2) l'index automatique, ce sera over my dead body. Très clairement, vu la manière dont j'ai ramé comme une bête pour parvenir seulement à une liste d'occurrences (commentaire de la formatrice : "Ah oui, c'est particulièrement laid."), mieux vaut le faire à l'ancienne, je gagnerai du temps.

3) en écoutant la formatrice nous présenter les règles typographiques en vigueur (règles dont je connaissais une bonne partie, vu que je me les suis déjà farcies pour préparer mon cours), je me suis surprise à penser : "Ouais, mais ça, c'est évident, je connais !", ce qui m'a furieusement donné l'impression d'être dans la même position que les étudiants que j'ai en face de moi en début d'année. A la différence près qu'ils sont persuadés que je suis une psychorigide qui les prend pour des cons (ce qui n'est pas le cas, mais, lorsque je vois ensuite comment leurs articles sont "ponctués" pleins de gros cacas typographiques présentés, je me dis que je devrais peut-être). 

Or je suis personnellement convaincue que ma formatrice a raison, pour la bonne raison que je pète les plombs à lire des textes remplis de "Marine, avait raison ; Elle le, savait d'ailleurs .Je suis d'accord avec elle" (qu'on pourrait qualifier de "triple check monitrice killer, pour ses semailles de virgules, son couple point-virgule/majuscule et son triple loops de l'absurde "espace AVANT le point et PAS après"). C'est donc avec un certain sentiment de solidarité et de culpabilité personnelle a priori que j'ai décidé de m'inscrire à cette formation : tant qu'à faire, si je peux, moi aussi, éviter d'envoyer fièrement de magnifiques cacas typographiques...

Pour finir, la Mention Spéciale Noix d'Honneur Universitaire à la fille qui se pointe à un séminaire d'édition, où maniement de logiciels, mise en page, exercices pratiques et raccourcis claviers étaient explicitement mentionnés dans le programme, et qui commence la journée en s'étonnant : « Ah bon ? il fallait amener son ordinateur ? Je n'aurais jamais eu l'idée...! » Manifestement, de lire en plus les mails où c'était rappelé, non plus...