Et voilà, ce que j'annonçais dans les commentaires d'un précédent message sur la mort de l'agrégation vient de se produire, le nouveau Capès de lettres classiques réduit tellement le latin et le grec à la portion congrue que même les membres de son jury s'en indignent et ont décidé de démissionner en masse : c'est vrai, à quoi cela servirait-il de connaître ces deux langues pour les enseigner ? Vous imaginez un prof de maths incapable de faire une division ? C'est ce qui est en train de se passer en lettres classiques.
Je ne vais pas reproduire ici leur argumentation, avec laquelle, vous vous en doutez, je suis parfaitement d'accord. Je vous laisse lire le communiqué qu'ils ont publié sur Médiapart. Je me contenterai donc de rappeler que le latin et le grec, ce ne sont pas seulement deux langues très riches qui permettent de comprendre la nôtre, tant dans son fonctionnement que dans son vocabulaire, c'est aussi toute une culture humaniste, à une époque où l'on considérait encore qu'un être humain est plus important que des bonus boursiers ou une quelconque rentabilité.
Evidemment, il s'agit d'une manière de voir fort différente de celle d'aujourd'hui, mais en ces temps d'incertitude et de souffrance face à un monde qui ne nous considère que comme des porte-monnaies ou des numéros anonymes sur une liste à faire examiner dans je ne sais quelle commission, c'est aussi une culture qui peut aider à trouver qui on est et, surtout, à penser par soi-même. Pensez-y bien, car nous sommes dans une société où l'on ne veut pas que vous sachiez penser par vous-même : sinon, comment vous dire pour qui vous devez voter et ce que vous devez acheter ?
Cela, il n'y a pas que le latin et le grec qui peuvent l'enseigner : toutes les matières étudiées à l'école en sont théoriquement capables, en particulier l'histoire et la philosophie (songez qu'elles sont toujours les premières à disparaître lorsqu'une dictature se met en place et commence à toucher aux programmes scolaires pour "éduquer" ses futurs "citoyens"). Mais le latin et le grec ont aussi cet avantage de vous plonger dans un univers dégagé des valeurs marchandes qui règnent dans le monde actuel et centré sur l'humain.
Bien sûr, je plaide pour ma paroisse, mais rappelez-vous que vous êtes des êtres humains avant d'être des porte-monnaies ou des bulletins de vote et que, pour être un être humain digne de ce nom, il faut penser.
Je ne vais pas reproduire ici leur argumentation, avec laquelle, vous vous en doutez, je suis parfaitement d'accord. Je vous laisse lire le communiqué qu'ils ont publié sur Médiapart. Je me contenterai donc de rappeler que le latin et le grec, ce ne sont pas seulement deux langues très riches qui permettent de comprendre la nôtre, tant dans son fonctionnement que dans son vocabulaire, c'est aussi toute une culture humaniste, à une époque où l'on considérait encore qu'un être humain est plus important que des bonus boursiers ou une quelconque rentabilité.
Evidemment, il s'agit d'une manière de voir fort différente de celle d'aujourd'hui, mais en ces temps d'incertitude et de souffrance face à un monde qui ne nous considère que comme des porte-monnaies ou des numéros anonymes sur une liste à faire examiner dans je ne sais quelle commission, c'est aussi une culture qui peut aider à trouver qui on est et, surtout, à penser par soi-même. Pensez-y bien, car nous sommes dans une société où l'on ne veut pas que vous sachiez penser par vous-même : sinon, comment vous dire pour qui vous devez voter et ce que vous devez acheter ?
Cela, il n'y a pas que le latin et le grec qui peuvent l'enseigner : toutes les matières étudiées à l'école en sont théoriquement capables, en particulier l'histoire et la philosophie (songez qu'elles sont toujours les premières à disparaître lorsqu'une dictature se met en place et commence à toucher aux programmes scolaires pour "éduquer" ses futurs "citoyens"). Mais le latin et le grec ont aussi cet avantage de vous plonger dans un univers dégagé des valeurs marchandes qui règnent dans le monde actuel et centré sur l'humain.
Bien sûr, je plaide pour ma paroisse, mais rappelez-vous que vous êtes des êtres humains avant d'être des porte-monnaies ou des bulletins de vote et que, pour être un être humain digne de ce nom, il faut penser.