Le plus fatigant, dans les déménagements, c'est qu'il y a une foule de choses annexes à faire, en dehors du simple transbardement des affaires. En l'occurrence, le mien sera dimanche prochain, mais il faut aussi que je règle la question de l'électricité, d'internet, de mon abonnement au "Canard enchaîné" et du bureau qu'on va me livrer demain (je récupère les autres meubles mardi, avec mon père et un de mes frères, mais, les exclusivités internet étant les exclusivités internet, seule la livraison était possible pour celui-là).
Or, ce matin, je reçois un coup de fil d'une secrétaire de chez UPS m'annonçant que ma Freebox sera livrée aujourd'hui et pas lundi ou mardi, comme annoncé par mail reçu une heure ou deux avant. Je m'étonne, demande confirmation : "Oui, oui, oui, ce sera bien aujourd'hui !" Elle me demande quand je pourrais être chez moi, je dis 13h30, elle me répond que le livreur passera donc entre 14h et 16h.
Sachant que j'avais un ultime cours de piano jusqu'à midi et pas le temps de faire l'aller-retour afin d'en profiter pour ramener déjà des affaires dans ma valise, j'y vais directement en me disant que je déjeûnerais ensuite.
J'ai attendu trois heures : j'ai eu le temps de solfègier toute la Fantaisie-Impromptu de Chopin et de lire une bonne partie de ma Littérature grecque. J'ai fini par partir, furieuse et en me faisant doucher en sortant du métro.
Mais, comme l'orage n'a pas duré longtemps, j'ai décidé de faire quand même l'aller-retour avec une valise pleine de choses dont je n'aurai pas besoin sous peu. Je rentre, je mange un bout en vitesse et je remplis ma valise de bouquins (bah oui, il y a des bouquins que je ne suis pas susceptible de consulter dans les trois prochains jours ; je pense aussi aux couvertures pour l'hiver, surtout en ce moment). Je la pèse : elle fait 16 kg. Chouette... J'ai l'impression d'en avoir mis plein, donc je me résigne à me taper les escaliers du métro avec ça à bout de bras.
Maintenant, chers lecteurs non parisiens, laissez-moi vous décrire le métro en été : en temps normal, il y fait déjà extrêmement chaud ; par une journée comme celle d'aujourd'hui, où il a fait 35°C dehors, c'est l'enfer, surtout sur la ligne 4, que je dois emprunter sur un bon bout de trajet. J'en suis sortie tellement ruisselante que je sentais la sueur dégouliner le long de mes joues.
J'enchaîne sur mes quatre étages sans ascenseur, j'arrive en face de ma porte en crachant mes poumons : c'est dans ces moments-là que je me félicite de n'avoir jamais fumé, autrement j'aurais été KO dès le premier palier. J'entre, je dépose ma valise au centre de la pièce encore vide, je bois un demi litre d'eau et je commence à décharger ma cargaison. Je fais alors deux pas en arrière et là...
Pfff... Les livres, à trimbaler, c'est vraiment ingrat : seize kilos, deux litres de sueur (minimum), l'Enfer bravé deux fois (même si j'avoue que, au retour, avec ma valise vide, j'ai pris la 5 pour éviter les départs en vacances, la 4 desservant trois gares), tout ça pour trois petites piles de rien du tout qui dépassent à peine le niveau des plinthes.
Y a des fois où, aimer la littérature, c'est vraiment un sacerdoce...
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