mercredi 2 mars 2011

Don't worry, be happy !

Je dois reconnaître que les étudiants m'épatent souvent, surtout depuis que je n'en fais (presque) plus partie (la question préliminaire étant : en ai-je vraiment fait (pleinement) partie ?).

Aujourd'hui, fin de cours. Je lève le camp rapidement pour que ma collègue et son groupe puissent s'installer dans la salle (c'est quand on se retrouve à poireauter de très longues minutes dans le couloir parce que la collègue du cours précédent prend son temps, alors qu'on est soi-même très short niveau timing (oui, je sais, plutôt que de mettre des mots anglais en italiques, je ferais mieux d'utiliser des mots français), qu'on comprend toute l'importance du fait de finir à l'heure - ça et, quand on a été étudiant, quand on est tombé sur un prof qui débordait plus ou moins systématiquement d'une demi-heure), réponds rapidement dans le couloir à la question d'une étudiante et vois, tout au fond, une fille que j'avais au premier semestre s'avancer nonchalamment. Arrivée à mon niveau, elle me salue et me demande si je peux lui remplir l'attestation d'assiduité pour sa bourse ; aucun problème : je dégaine mon stylo.

« C'est votre camarade, qui vous a dit que je fais cours ici à cette heure-là ?
- Non, non. C'est juste que j'essaie de retrouver mes profs du premier semestre et là, vous voyez, je suis en retard, alors, comme je vous vois dans le couloir, j'en profite. »

Je n'ai pas très bien vu la relation entre le fait d'être en retard et celui d'en profiter pour me chopper dans le couloir, mais chapeau : à sa place, j'aurais été dans les Affres de la Date-Limite (qui, pour autant que je sache, est déjà dépassée depuis belle lurette), bien loin de sa tranquillité sereine. 

Finalement, je devrais peut-être me calmer pour le retard de ma thèse, qui, somme toute, n'a pour le moment qu'un peu plus d'un semestre d' "existence"...

(photo prise à Dallas, Reunion District, par jczart ; source : FlickR)

2 commentaires:

  1. Il y a deux sortes de dates limites: les réglementaires et celles mises par les services administratifs pour arranger leur charge de travail.

    Les premières sont importantes, car si on dépasse, c'est fichu. Il en est ainsi par exemple des dates limites d'inscription aux concours administratifs, ou de soumissions de projets ANR ou européens.

    Les deuxièmes sont éventuellement négociables.

    Un problème de certains normaliens est qu'habitués à la nonchalance de l'administration de l'ENS (voir cas 2 ci dessus), ils agissent ainsi dans d'autres contextes... par exemple oublient de s'inscrire à temps à l'agrégation, ou d'envoyer à temps leur dossier de qualification aux fonctions de maître de conférence.

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  2. C'est fort loin d'être une spécialité normalienne : je l'ai retrouvée dans les deux facs où j'ai étudié, tant chez les étudiants et profs que chez les administratifs (telle la fille dont je parle et le service des bourses).

    Et, pour info, il n'y a pas que des normaliens non plus à commettre des actes manqués de ce genre.

    Ce n'est pas parce qu'Eunostos et moi sommes normaliens que ce que nous racontons ne s'applique nécessairement qu'à Normale, tout comme ce n'est pas parce que Normale est à part qu'on peut lui attribuer tous les défauts du monde !

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