lundi 9 juin 2014

Attendre

S'il y a bien un truc que je déteste, c'est attendre que d'autres que moi fassent quelque chose. Dans une queue de trois kilomètres, je peux éventuellement réussir à prendre mon mal en patience, mais envoyer un mail et attendre une réponse, assez rapidement, je trouve ça insupportable.

En ce moment, entre autres, comme beaucoup de doctorants, j'attends un signe éventuel pour un contrat d'ATER l'an prochain.

Le système d'attribution des postes est assez opaque, du moins dans ma discipline. À part la publication des appels à candidature sur Altaïr (et encore : certaines facs ne s'en donnent pas la peine, dont toutes les facs parisiennes), rien n'est public. Qu'on ne sache pas quand est la réunion de classement et quel en est le résultat avant qu'il soit validé par les divers conseils me paraît assez normal : ça fait partie de la tambouille interne de l'université et il serait gênant que des informations circulent avant que les choses soient définitivement fixées.

Par contre, après, je regrette franchement l'absence de publication des classements. Seuls les heureux élus sont contactés ; les autres attendent indéfiniment. L'année dernière, quelques universités m'avaient renvoyé une des enveloppes timbrées demandées dans le dossier, pour m'informer de mon classement ou non. Je n'ai pas reçu beaucoup de ces missives, mais c'était déjà quelque chose : je savais si j'avais des chances dans l'absolu, en cas d'épidémie de peste bubonique ou en aucun cas du tout.

Cette année, un nombre plus grand d'universités est passé par une application électronique, ce qui est vraiment TRÈS BIEN (je ferai un de ces quatre un bilan matériel de ma campagne d'ATER). Les autres ont aussi majoritairement arrêté de demander une enveloppe timbrée (une seule l'exigeait). Mais, du coup, je n'ai absolument aucune idée de si mon dossier a été retenu et, si oui, dans quelle position. Dans d'autres disciplines, les classements sont diffusés sur le net plus ou moins officieusement ; dans la mienne, non.

Alors j'attends.

L'année dernière, j'avais été contactée si tôt que je n'avais même pas eu le temps de commencer à stresser (j'aurais dû, vu les problèmes que j'ai eus ensuite avec le Rectorat). Cette année, j'ai tenu un jour. Le lendemain, j'ai envoyé des mails pour savoir ce qu'il en était dans Fac n°1 (celle où je fais ma thèse) et Fac n°2 (celle où je suis ATER cette année).

Il est tôt, rien n'est évidemment encore définitif et j'ai une fâcheuse tendance à toujours m'attendre au pire, mais il me faut quand même bien dire que ça ne sent pas très bon.

Fac n°1 m'a classée deuxième ou troisième, je n'arrive pas à comprendre exactement, pour cause d'informations contradictoires, et Chef n'était pas à la réunion. Si je suis troisième, c'est foutu : j'imagine fort mal une université accepter trois ATER de latin/grec, même si elle en avait besoin. Si je suis deuxième, c'est possible, mais ça se saura tard et ça a l'air mal engagé.

Fac n°2 a recruté quelqu'un pour reprendre le poste de la personne, partie à la retraite, que je remplaçais cette année. Ce nouveau prof étant, pour un an encore, à l'Institut universitaire de France, il bénéficie d'un horaire de cours réduit, avec un financement pour engager quelqu'un qui fasse les heures restantes. Il y en a plus que pour un 1/2 ATER, moins que pour un ATER complet. Toute la question est de savoir si ces crédits peuvent, précisément, passer sur la ligne budgétaire ATER et/ou si Fac n°2 a l'intention de le faire. Et Chef n'avait pas l'air très optimiste là-dessus non plus.

Bref, la situation est l'inverse de l'année dernière. L'année dernière, j'avais un poste d'ATER et j'ai dû suer sang et eau pour avoir mon détachement. Cette année, j'ai mon détachement en poche et pas de poste d'ATER.

Si je croyais à la pensée magique, je me mordrais presque les doigts de m'être mise en règle avec le Rectorat.

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