jeudi 10 mars 2011

Cours de l'extrême

Après un cours abrutie par la fièvre et une crève carabinée, notre héroïne de l'extrême décida de profiter du relatif décloisement de ses fosses nasales pour honorer une promesse et passer la soirée à Montmartre, dans le but de ruiner le beau temps revenu (vous avez vu les nuages aujourd'hui ? c'est moi. De rien, ne me remerciez pas). 

Oui, mais, ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'elle serait quasiment aphone le lendemain, jour où elle devait faire cours. Catastrophe. Elle l'avait bien cherché, mais c'était une catastrophe quand même. 

(Eclair pendant un orage à Besançon le 8 juin 2008 ; photo par Gilles Pretet ; source : Wikipedia Commons)



Après une matinée de silence absolu (ce qui est difficile : c'est dingue tous les commentaires que je peux faire en lisant du latin), je me suis retrouvée avec une voix d'ado en train de muer. Je vous laisse imaginer la tête de mes étudiants.

Il a donc fallu que je faisse un cours de grammaire latine plus ou moins en langage des signes. Ce qui a donné ça : 

\o/  => « Bonjour ! »
o//  => « Aujourd'hui, nous allons travailler sur Tibulle et les sorcières !»
/o\  => « Mais, tout de suite, interro sur le cours précédent ! »

< o > => (sifflement ; un quart d'heure de repos pour ma voix)

\o/  \\o  o// => (ceci est un développement sur la morphologie du futur et l'importance des voyelles finales pour déterminer le temps d'un verbe)

/o\  \o  o/ o>  (ceci est un développement sur l'ordre et la défense)

(o) \o/ (o) o// \\o \o/ => (ceci est un développement sur les tournures de type "nec... quisquam")

Ce fut sportif, donc. 

Depuis, j'ai toujours une voix d'ado en pleine mue (ou de grosse fumeuse, ce qui est ironique, pour quelqu'un qui n'a jamais fumé une cigarette), à présent entrecoupée de quintes de toux terribles, mais, au moins, j'ai fait cours.

2 commentaires:

  1. Je compatis ! De mon côté je pensais être en forme lundi, mais je me suis tapé un terrible coup de barre un quart d'heure avant la fin du cours, j'ai cru que j'allais tomber raide devant mes étudiants... Heureusement que la cafet' n'était pas loin, avec boisson sucrée et pâtisseries pour recharger un peu.
    L'autre solution pour faire cours quand on n'a plus de voix, c'est de tout écrire au tableau. Ou bien de leur faire une interro surprise, mais ça tu y as pensé ^_^
    Soigne-toi bien !

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  2. En vrai, je leur colle une micro interro à chaque début de cours, pour les obliger à apprendre ce qu'on a fait la semaine précédente : c'est mon côté "amicalement sadique". :p

    Et j'écris déjà beaucoup au tableau, d'où mon problème de mains dégueus, une fois que j'ai fini.

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