Cette année, retourner en bibliothèque m'a un peu fait l'effet de me remettre à la course à pied (les courbatures en moins), après trois bons mois de rédaction et un troisième chapitre en début de mise en ordre. Pourtant, fin juillet, quand les bibliothèques ont fermé pour un mois, j'étais franchement assez frénétique : d'abord parce que j'étais dans le Midi et qu'on m'avait refusé mon détachement, ensuite parce que, en faisant une vérification "de routine" sur l'Année philologique, j'étais tombée sur une petite dizaine de nouveaux articles potentiellement intéressants.
Mais là, en septembre, au moment d'y retourner, j'ai traîné les pieds. J'avais encore mon appart' à ranger après l'emménagement (j'ai d'ailleurs toujours mon appart' à finir de ranger - les nuances, c'est important) ; il fallait que je termine mon chapitre 2 ; j'avais la proposition de communication pour la FIEC, des cours à préparer, etc. Jusqu'à aujourd'hui, où je me suis donné un bon coup de pied aux fesses pour y aller. J'y ai passé une bonne partie de l'après-midi : la pompe est réamorcée.
Mais qui dit séance en bibliothèque, dit aussi bibliographie à préparer avant. J'ai fait mumuse avec Zotero, puis je me suis mise à chercher où pouvaient bien se trouver ces articles.
Le premier était un livre à consulter et fut une bonne pioche : il était à Ulm, tout allait bien.
Le deuxième était à Ulm aussi, mais toujours en traitement, alors qu'il était sorti en 2010 (en traitement = les bibliothécaires sont en train de l'entrer dans la base de données avant de le mettre en rayon... enfin, sauf s'il est intercepté par quelqu'un en cours de route) ; ceci dit, il était à la BNF, donc ça allait encore.
Même scénario pour le troisième : pas à Ulm, mais à la BNF.
Le quatrième était un bon garçon tout à fait accessible, mais il faut dire que le Bollettino di Studi Latini se trouve dans toutes les bonnes bibli universitaires : ce n'était pas du jeu.
Le cinquième, en revanche, je savais d'office qu'il serait plus coriace. C'était une référence espagnole et j'ai toujours un mal de chien à mettre la main sur les articles espagnols qui m'intéressent. Cette fois-ci n'a pas fait exception : inconnu au bataillon ulmien ET BNFard. Je me suis alors tournée vers le SUDOC (le catalogue commun de toutes les universités françaises), qui m'a fort obligeamment indiqué un seul exemplaire... à la Casa de Velázquez, à Madrid. Pratique.
[J'ouvre ici un bref interlude pour tous les gens gentils qui crié "PEB !!!!" lorsque j'ai brâmé ma déception sur Twitter : mes deux bibli de base, celles qui me sont le plus accessibles, ce sont Ulm et la BNF - d'où mes recherches ciblées sur ces deux-là ; aucune d'entre elles ne pratique le Prêt InterBibliothèques ; pour y avoir accès, il faut donc que j'aille à la MAE à Nanterre, où je n'ai pratiquement jamais mis les pieds en quatre ans, parce qu'elle est surtout archéologique et, aussi, parce qu'elle est nettement plus loin de chez moi et par conséquent moins pratique que les deux autres, surtout maintenant que je travaille à l'autre bout de Paris ; donc, le PEB, oui, mais une fois que j'aurai épluché le reste - fin de l'interlude.]
Mon numéro six n'était pas mieux : ni à Ulm, ni à la BNF, mais disponible à la BU de la Sorbonne. Je déteste aller à la bibliothèque de la Sorbonne. Ma première fois a été traumatisante, depuis je n'y mets les pieds que si j'y suis vraiment obligée et l'idée de devoir y retourner provoque chez moi à peu près autant d'enthousiasme que d'assister à une séance "revue de photos de voyage" chez ma grand-mère.
(J'ai été traumatisée par cet endroit - ou, plutôt, par les gens qui y travaillent - oui, je sais, c'est idiot)
Là, je vous laisse imaginer mon humeur à ce point de mes recherches. Ronchon est nettement en-dessous de la vérité.
Et ça ne s'est pas amélioré : n°7 était... signalé commandé à Ulm depuis 2003 (comme quoi, il y a pire que le Petit Poucet pour (re)trouver son chemin vers la Maison ; ou alors c'était Ulysse qui était chargé de la livraison, je ne vois que ça comme explication) ; n°8 faisait partie d'une revue dont je savais à l'avance qu'elle n'était disponible qu'à la BNF, pour l'avoir désespérément cherchée pendant mon M1.
Quant aux n°9 et 10, ils remportèrent successivement l'un et l'autre la palme de la Groß Frustrazion. Le premier était disponible à Ulm, mais uniquement en ressource électronique. J'ai donc attendu d'être sur place et connectée au réseau pour tenter de le télécharger MAIS il n'était disponible qu'à partir de 2003 ; ciao, article de 1988 ! Je consulterai ta version papier à la BNF !
C'est alors que j'ai voulu me rabattre sur le second : il se trouvait dans une revue néerlandaise bizarre dont le nom correspondait à quatre fiches dans le catalogue en ligne (amis néerlandais, je sais que Lampas est un nom sympa pour une revue, mais la uariatio, c'est bien aussi !), mais que j'avais réussi à identifier. Le titre était très prometteur, je me suis donc jetée dessus, pour me rendre compte qu'il était en fait écrit... en néerlandais (oui, je sais, logique...) ; l'Année philologique a repris le titre du RÉSUMÉ en français.
Je vous laisse à nouveau imaginer mon humeur. Là, c'est jouasse qui est un chouïa en-dessous de la vérité.
Au final, j'ai bien travaillé, mais, au point où j'en suis, je me demande pourquoi je ne cherche pas directement et uniquement sur le catalogue de la BN : ça me ferait gagner du temps, au lieu de chambouler de fond en comble mon programme de l'après-midi.
(Maaaiiiiiiison !!! - aka la salle historique de la bibliothèque de la Rue d'Ulm - le reste est moins beau, ne rêvez pas, mais aucune photo de la salle 2 ne circule)
Bonjour, je passe de temps en temps lire le récit de vos pérégrinations. La BnF assure le PEB, il faut s'adresser en salle X et la procédure est gratuite. L'ouvrage est consultable en salle X dans les trois semaines environ. J'ai pu en bénéficier au cours de l'été 2012 ; je ne pense pas qu'il y ait eu de changement dans l'intervalle. Bon courage pour la rédaction et la suite.
RépondreSupprimerGÉNIAL, MERCI !
RépondreSupprimerEtant donné qu'elle ne prête pas ses livres en section recherche, j'étais tellement persuadée qu'elle ne participait pas au PEB que je n'ai même pas pensé à vérifier !
Merci beaucoup !
La bibliothèque de la MAE est loin, mais elle est ouverte en août, et, crois-moi, ça peut être très intéressant (au hasard quand tu boucles la thèse et que tu as besoin d'un truc qui n'est pas à la BNF ou pas consultable à la BNF).
RépondreSupprimerPour le PEB à la BnF, c'est effectivement à sens unique. On peut y faire venir des livres mais la BnF elle-même ne prête pas les siens. Se préparer à un petit temps de discussion avec le conservateur, lequel va retourner le catalogue pour vérifier que l'ouvrage n'y est pas, chose échappant à peu près aux catégories de l'entendement. À l'occasion, on y apprend des trucs insoupçonnés pour la consultation du catalogue, par série de cotes ou autre. Au demeurant, le service est excellent, le lecteur est prévenu par e-mail lorsque le livre est disponible. Bon courage.
RépondreSupprimerPetite remarque au sujet du PEB: dans la plupart des cas, quand j'ai recours au PEB pour un document court (disons un article), en pratique c'est un scan qui est envoyé par courriel à ma bibliothèque de recherche par la bibliothèque détentrice du document; plus rarement une photocopie. C'est même parfois le cas de documents longs comme les thèses.
RépondreSupprimerIl faut dire que, dans mon cas au moins, je n'ai pas besoin de me rendre à la bibliothèque pour demander un PEB: cela se passe par formulaire en ligne ou courriel.
Je vous prie de m'excuser si j'ai pu paraître "captain obvious" mais mon expérience avec les doctorants m'a montré que souvent ils ignorent l'existence du PEB ou le fait que les bibliothèques auxquelles ils ont accès le pratiquent.
Pas de souci : même quand on en a entendu parler et qu'on a essayé de le pratiquer, ça fait toujours du bien de se faire rappeler que ça existe. :-)
RépondreSupprimerJe précise que je suis le correspondant documentaire de mon laboratoire. ;-)
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