jeudi 21 octobre 2010

QUI a dit que prof, c'était mieux qu'étudiant ?!

« En raison d'un mouvement social, le trafic est très perturbé sur l'ensemble du réseau RATP »

Avant :
" Oh là, ça a franchement l'air galère ! Je vais plutôt rester chez moi à bosser sur mon master !"

Après : "Oh nom de Dieu, ça va encore être la croix et la bannière pour aller bosser et, en plus, il faut que j'y sois ! C'est moi la prof, maintenant !"



« En raison des incidents survenus à l'université hier et des divers problèmes dans les transports, les journées des ***, *** et *** sont banalisées. »

Avant : "Yeeeessss...! Pas besoin d'aller en cours ! Je vais pouvoir organiser ma journée comme je veux, passer l'aprèm' en bibli, prendre mon temps le matin !"

Après : "Choueeeette... "Banalisation", ça veut dire que je suis obligée d'y être et que eux peuvent sécher impunément ! 'Connaissent pas leur chance, ces gosses ! »



« Amore, je crains d'avoir des concerts au moins jusqu'en novembre et, ensuite, mon emploi du temps ressemble de plus en plus à celui d'un ministre... »

Avant : "Pas de problème, mon amour ! Tu as un trou la semaine du *** ? Je viendrai à ce moment-là, alors ! Oui, c'est vrai, théoriquement, j'ai cours, mais je peux sécher, ce n'est pas grave ! Je rattraperai et puis, le plus important, c'est le master et ça, je peux m'avancer suffisamment avant pour que ça passe comme sur des roulettes !"

Après : "Bon, bah, attends, je regarde mon emploi du temps... Tu es libre du *** au ***, c'est ça ? Je vais venir à ce moment-là, alors. Ah non, merde, je fais cours en plein milieu et je ne peux pas sécher maintenant : c'est moi la prof, ça se verra..."



« Et toi, sinon, tu en es où de ton boulot ? Ça avance ? »

Avant : "Ça va ! J'ai fait ça, ça et ça, donc j'ai déjà pris une sacrée avance ! Et demain, journée en bibli à lire des articles ! C'est vraiment génial, la recherche ! Vivement que je passe aux choses sérieuses !"

Après : "Oh là là, ne m'en parle pas ! Ça fait deux mois que j'ai le nez dans le guidon de mes préparations de cours, ça me bouffe un temps fou, je n'arrive pas à faire autre chose ! Hier j'ai fini Woodman et j'ai eu l'impression d'être une grande folle ! Sans compter qu'il faut que je refasse ma carte de bibli de l'ENS, mais je n'ai pas UN moment pour y aller !"



« Et maintenant, nous allons faire un rapide tour d'horizon de l'emploi des signes de ponctuation. »

Avant : "Non, mais c'est quoi, ce cours débile ! Ils nous prennent pour des crétins ou quoi ? Alors toi, ma cocotte, si tu crois que je vais participer, tu te fous le doigt dans l'oeil !"

Après : "Non, allez, quoi, je vous en prie, soyez cools, participez, merde ! Je vous jure que ce n'est pas moi qui ai eu l'idée de ça et qu'en plus, je n'ai pas le choix !"


(Krzysztof Lubieniecki, "Le maître d'école", 1727, National Museum ; source : Wikipedia Commons)

2 commentaires:

  1. Je suis aller enseigner à l'X un jour de grève RATP. Je ne sais plus combien d'heures j'ai pris pour y aller par le RER C (SNCF) jusqu'à Massy suivi du bus 91.06 qui à l'époque n'avait pas les fréquences actuelles...

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  2. Et vous aviez des étudiants devant vous ? Parce qu'y aller, c'est une chose, mais avoir assez de monde pour que vos efforts soient couronnés par un cours en est une autre...!

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