Cette semaine, n'écoutant que mon Courage et ma Détermination, je me suis colletée à mon pire cauchemar : les articles en allemand. Je crains que mes démêlés avec cette chère langue de Goethe ne commencent à devenir à la fois épiques et légendaires, mais il se trouve qu'en lisant un article sur Othon, j'ai déniché un Nid de références germaniques, a priori intéressant, à propos de Galba.
Même si ciel m'est donc plus ou moins tombé sur la tête, il n'y a pas de pétard, quand il faut y aller, il faut y aller. J'y suis donc allée, plus comme une victime à l'abattoir que la fleur au fusil, accompagnée d'une Nouvelle Angoisse Existentielle : "Bon sang, pourvu qu'il y ait un dico allemand de libre et, si possible, pas en caractères gothiques" (car, oui, à l'ENS, on a encore des dictionnaires allemands en caractères gothiques, sur lesquels on pourrait inscrire, à la manière de messages publicitaires : "Migraine absolument ga-ran-tie au bout de vingt minutes !!!").
Je me suis donc installée dans un coin tranquille avec mes deux Volumes, j'ai pris une profonde inspiration et je me suis lancée... Vingt-cinq pages à lire, étant donné que ma moyenne est de trois pages à l'heure, je vous laisse calculer le temps que j'ai passé avec mon nouvel ami, un dénommé Büchner.
Eh bien figurez-vous que ledit Büchner aussi avait un ami. Et même que c'était celui en l'honneur duquel les articles du bouquin que je lisais avaient été rassemblés. Et, Büchner, quand il a un ami, il le dit et il n'y va pas avec le dos de la cuillère : « Aaaaah... Bidule ! Je me souviens, quand nous étions jeunes, nous dissertions sur la question d'anachronisme, sur laquelle Humbolt a dit (suivait un gros paragraphe sur Humbolt, sa vie, son oeuvre) ! Tu étais un grand fou, à l'époque, et moi, je brûlais d'avoir ta sagesse ! » Ad libitum sur cinq pages, ce que j'ai moyennement apprécié, étant donné que j'y ai perdu presque deux heures à déchiffrer laborieusement un texte sans aucun rapport avec ce qui m'intéressait (sujet qui, au final, tenait dans les cinq dernières pages, digression sur Salluste aidant).
Conclusion : j'ai encore un article contenu dans un Festschrift des années 60 à dépouiller en BN ; je me demande si une Préparation Psychologique Supplémentaire ne serait pas de rigueur...
Ach, courage... de mon côté je profite lâchement du fait que j'ai trouvé des dizaines de références bibliographiques par ailleurs pour lire en premier les articles en français et en anglais (sans oublier le pavé en italien sur les héros qui me lance toujours des regards accusateurs depuis la Pile à Lire à côté de mon bureau).
RépondreSupprimer(Tiens, je suis tombé sur des articles d'histoire de la religion grecque en néerlandais, aussi. Mais les principales publications du monsieur sont en anglais, Zeus merci.)