J'ai parlé la semaine dernière des ennuis chroniques que posent les séminaires du samedi matin, même mensuels. Et, puisque nous en sommes aux ennuis chroniques, passons donc au Grand Rush de fin janvier.
Parmi les nombreuses Périodes Critiques que comporte l'année, fin janvier est la plus sournoise, parce que vous avez l'impression que l'année s'étend encore de tout son long devant vous et que mai/juin, autre Période Critique car celle où vous allez devoir rendre votre travail pour pouvoir le soutenir dans des délais raisonnables, est très, très, très loin.
Erreur.
En réalité, ce à quoi vous ne pensez pas, c'est que la rédaction de votre mémoire est un travail de longue haleine, qu'il va vous demander environ un million (estimation basse) de vérifications que vous croyiez avoir faites depuis bien longtemps déjà et, éventuellement, que vous aurez la "joyeuse" surprise de vous rendre compte, vers avril, que vous n'avez finalement pas grand chose, bibliographiquement parlant, pour votre dernière partie et qu'il va donc falloir que vous refassiez des recherches en catastrophe.
Lorsque vous êtes en M1, vous êtes innocent ; vous ne vous rendez compte de rien, vous ne pensez pas au lendemain et vous vous entendez déclarer à votre directeur, d'un ton qui se veut dégagé : "Oui, j'ai déjà une idée de plan, je pense faire ça dans la première partie, ça dans la deuxième, ça dans la troisième, ça dans la quatrième... Je devrais donc commencer sous peu la rédaction."
Vous faites la maligne, mais, en vérité, vous ne savez pas du tout ce qui vous attend. Avoir une "idée" des grandes parties, c'est sympa, mais, lorsqu'il faudra déterminer les sous-parties, i.e. ce qui, concrètement, constituera les grandes, ce sera une autre paire de manches : "Bon, alors, où est-ce que je mets ce ###§§§&&&& de développement ? Merde, ça ne rentre pas du tout dans le reste du plan !!! Comment je vais faire ???"
Sans compter tous les "contre-temps" que j'ai déjà énumérés, car faire son plan permet de se rendre compte de tout ce qui vous manque encore pour être vraiment au point : dans mon cas, tous les exemples à utiliser ne sont pas recasés, j'ai encore au moins deux livres à lire en BNF, une bonne centaine d'articles qui m'attendent en bibli d'Ulm, une recherche sur la connaissance du grec dans le petit peuple romain et j'attends demain avec impatience pour envoyer un mail au prof de linguistique latine de Paris 10, parce que je pense être plus ou moins prête à rédiger ma première partie, mais que je voudrais être sûre de ne rien avoir raté en biblio et, surtout, savoir ce qu'il pense que certaines particularités que mon comptage long et fastidieux m'a permis de mettre à jour.
Déjà, tout cela demande du temps. Ajoutez-y l'obligation urgente de rendre, avant la fin du mois, un plan (qui n'est donc pas vraiment fixé, ce qui pose problème), une bibliographie ("Oh, my God, ne me dites pas que tout ce que j'ai lu depuis septembre ne tient que sur deux pages...!!!"), le résumé d'un bouquin de deux cents pages, pas très clair et qui a un peu tendance à aller un chouïa trop vite en besogne dans ses conclusions (ce qui, en soi, constitue un bon avertissement quant à votre propre prose, surtout quand vous êtes consciente d'être un peu limite niveau définition de votre objet d'étude) et un projet de thèse béton à rédiger vite vite et vous parvenez à la Limite de Saturation, en particulier si vous êtes suffisamment kamikaze pour décider de partir en Italie précisément à ce moment-là.
Résultat : vous partez, oui, mais avec votre ordi et, pendant que votre cher et tendre part bosser, vous partez vous-même à l'exploration de la bibliothèque municipale de Bologne (Sala Borsa, ti amo anche ! :p), à la recherche d'une chaise où poser votre Respectable Postérieur et d'une table, située de préférence devant la chaise, où installer votre ordinateur pour bosser pendant les quatre heures de temps vide qui s'étendent devant vous (lorsque vous relèverez le nez, vous vous rendrez compte qu'il neige à gros flocons et penserez avec désespoir que vos jolies chaussures à talon, que vous avez prises pour faire style, ne seront décidément pas adaptées à ça...).
Tout cela vous permettra d'être une Wonderwoman des lettres classiques et de rentrer en pouvant fièrement envoyer à votre directeur plan, biblio et résumé (en espérant de n'avoir pas trop laissé passer de fautes de frappe, car vous avez dû relire en quatrième vitesse pour cause de concert imprévu ce soir-là).
Vous devriez donc à présent vous atteler à la rédaction de votre première partie, oui, mais, voilà, il y a ce projet de thèse que vous devez rédiger (ce qui signifie surtout, en terme de temps, que vous devez faire des recherches bibliographiques) vite, parce que vous devez l'envoyer suffisamment tôt à votre directeur pour qu'il vous dise ce qu'il en pense et vous donne son "avis circonstancié", mais aussi à la directrice de votre UFR, pour qu'elle ait quelque chose sur lequel s'appuyer lorsqu'elle argumentera pour votre poste d'AMN.
En bref, suis pas près de glander la semaine prochaine...
Parmi les nombreuses Périodes Critiques que comporte l'année, fin janvier est la plus sournoise, parce que vous avez l'impression que l'année s'étend encore de tout son long devant vous et que mai/juin, autre Période Critique car celle où vous allez devoir rendre votre travail pour pouvoir le soutenir dans des délais raisonnables, est très, très, très loin.
Erreur.
En réalité, ce à quoi vous ne pensez pas, c'est que la rédaction de votre mémoire est un travail de longue haleine, qu'il va vous demander environ un million (estimation basse) de vérifications que vous croyiez avoir faites depuis bien longtemps déjà et, éventuellement, que vous aurez la "joyeuse" surprise de vous rendre compte, vers avril, que vous n'avez finalement pas grand chose, bibliographiquement parlant, pour votre dernière partie et qu'il va donc falloir que vous refassiez des recherches en catastrophe.
Lorsque vous êtes en M1, vous êtes innocent ; vous ne vous rendez compte de rien, vous ne pensez pas au lendemain et vous vous entendez déclarer à votre directeur, d'un ton qui se veut dégagé : "Oui, j'ai déjà une idée de plan, je pense faire ça dans la première partie, ça dans la deuxième, ça dans la troisième, ça dans la quatrième... Je devrais donc commencer sous peu la rédaction."
Vous faites la maligne, mais, en vérité, vous ne savez pas du tout ce qui vous attend. Avoir une "idée" des grandes parties, c'est sympa, mais, lorsqu'il faudra déterminer les sous-parties, i.e. ce qui, concrètement, constituera les grandes, ce sera une autre paire de manches : "Bon, alors, où est-ce que je mets ce ###§§§&&&& de développement ? Merde, ça ne rentre pas du tout dans le reste du plan !!! Comment je vais faire ???"
Sans compter tous les "contre-temps" que j'ai déjà énumérés, car faire son plan permet de se rendre compte de tout ce qui vous manque encore pour être vraiment au point : dans mon cas, tous les exemples à utiliser ne sont pas recasés, j'ai encore au moins deux livres à lire en BNF, une bonne centaine d'articles qui m'attendent en bibli d'Ulm, une recherche sur la connaissance du grec dans le petit peuple romain et j'attends demain avec impatience pour envoyer un mail au prof de linguistique latine de Paris 10, parce que je pense être plus ou moins prête à rédiger ma première partie, mais que je voudrais être sûre de ne rien avoir raté en biblio et, surtout, savoir ce qu'il pense que certaines particularités que mon comptage long et fastidieux m'a permis de mettre à jour.
Déjà, tout cela demande du temps. Ajoutez-y l'obligation urgente de rendre, avant la fin du mois, un plan (qui n'est donc pas vraiment fixé, ce qui pose problème), une bibliographie ("Oh, my God, ne me dites pas que tout ce que j'ai lu depuis septembre ne tient que sur deux pages...!!!"), le résumé d'un bouquin de deux cents pages, pas très clair et qui a un peu tendance à aller un chouïa trop vite en besogne dans ses conclusions (ce qui, en soi, constitue un bon avertissement quant à votre propre prose, surtout quand vous êtes consciente d'être un peu limite niveau définition de votre objet d'étude) et un projet de thèse béton à rédiger vite vite et vous parvenez à la Limite de Saturation, en particulier si vous êtes suffisamment kamikaze pour décider de partir en Italie précisément à ce moment-là.
Résultat : vous partez, oui, mais avec votre ordi et, pendant que votre cher et tendre part bosser, vous partez vous-même à l'exploration de la bibliothèque municipale de Bologne (Sala Borsa, ti amo anche ! :p), à la recherche d'une chaise où poser votre Respectable Postérieur et d'une table, située de préférence devant la chaise, où installer votre ordinateur pour bosser pendant les quatre heures de temps vide qui s'étendent devant vous (lorsque vous relèverez le nez, vous vous rendrez compte qu'il neige à gros flocons et penserez avec désespoir que vos jolies chaussures à talon, que vous avez prises pour faire style, ne seront décidément pas adaptées à ça...).
Tout cela vous permettra d'être une Wonderwoman des lettres classiques et de rentrer en pouvant fièrement envoyer à votre directeur plan, biblio et résumé (en espérant de n'avoir pas trop laissé passer de fautes de frappe, car vous avez dû relire en quatrième vitesse pour cause de concert imprévu ce soir-là).
Vous devriez donc à présent vous atteler à la rédaction de votre première partie, oui, mais, voilà, il y a ce projet de thèse que vous devez rédiger (ce qui signifie surtout, en terme de temps, que vous devez faire des recherches bibliographiques) vite, parce que vous devez l'envoyer suffisamment tôt à votre directeur pour qu'il vous dise ce qu'il en pense et vous donne son "avis circonstancié", mais aussi à la directrice de votre UFR, pour qu'elle ait quelque chose sur lequel s'appuyer lorsqu'elle argumentera pour votre poste d'AMN.
En bref, suis pas près de glander la semaine prochaine...
Bonsoir,
RépondreSupprimerJe suis tombée sur ton blog en faisant des recherches pour le latin... Et j'ai plusieurs articles, jusqu'à en omettre l'heure ( au final je n'ai pas du tout avancé sur cette recherche !^^ ). Mais c'était juste pour dire ma surprise : une élève qui est allée à ENS ULM, en lettres classiques et qui semble humaine! Si si... J'ai déjà lu par hasard des blogs d'élèves de lettres classiques et ils semblaient tous : très sérieux et ne pensez qu'à cela. Toi, tu as aussi des tracas... et ça m'a plus de lire tes articles :).
Bref, je ne pense pas que mon laïus soit très intéressant : juste annoncer ma surprise!
Je lirais avec plaisir tes futurs articles. D'ailleurs, j'aimerais bien lire l'introduction du livre que tu as nommé... cependant j'espère que ça sera une traduction. ( L'anglais n'est pas mon fort ) ^^.
Bonne soirée :)
Une petite TS qui aime les lettres classiques.
Salut !
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire, ça fait plaisir de rencontrer quelqu'un qui aime bien les lettres classiques et qui apprécie ce que j'écris ! :)
Tu sais, à Ulm, on est tous plutôt normaux (enfin, relativement) et humains : les grosses têtes écrasantes sont l'exception et, d'après mon expérience, en règle générale, ceux qui ont le "look" et l' "attitude" "Normalien" (en clair, ceux qui se la pètent) sont souvent ceux qui n'intègrent pas... :)
Ne t'inquiète pas pour l'article d'A. J. Woodman : il sera effectivement en traduction. :) Je la lui ai envoyée par mail, j'attends seulement qu'il me réponde pour la poster !
Bon courage pour ta TS ! Tu as déjà une idée de ce que tu veux faire après ?
Tiens je suis repassée sur ton blog pour lire d'autres articles : bonne surprise de découvrir ta réponse rapide! ^^
RépondreSupprimerCourage en TS? Ah ça oui j'en ai besoin. ^^ ( La physique est une catastrophe... ) Mais bientôt, en juin, je n'en enterais plus jamais parler de ma vie!
Sinon l'année prochaine, vraisemblablement, une prépa AL avec grec et latin en option. ( Je fais du latin depuis... la 5e, et le grec j'en ai fait 3 ans. J'ai du arrêter pour incomptabilité avec mon emploie du temps mais je compte bien reprendre! ) Avec souhait de faire une khagne ULM si c'est possible( mais, j'ai aucune chance d'intégrer : faut être réaliste :p). Je fais la liste de mes voeux actuellement. ( dur choix! Il n'y en a pas beaucoup de prépas avec italien LV1 et lettres classiques.)
Bonne journée, au plaisir. ^^
C'est un bon programme, ça !
RépondreSupprimerMoi j'avais fait une section L, ce qui m'a permis de garder le grec jusqu'au bac, mais, comme je n'avais commencé qu'en 2nde, je suis aussi arrivée en prépa avec "seulement" trois ans derrière moi. Pour le latin, même chose, j'avais commencé en 5ème.
Pour ce qui est de l'intégration, tu n'en sais rien du tout ! L'avantage, en option lettres classiques, c'est que réviser du latin revient plus ou moins à réviser du grec et que ce sont les mêmes réflexes qui sont mobilisés pour faire des versions dans l'une et l'autre langue (même chose pour la langue vivante).
Le tout, c'est d'y croire (j'ai fait des articles là dessus), y compris si tu es dans une prépa de province (pour info, j'ai intégré à partir d'Orléans) !!!
Bonne journée à toi aussi !