Vendredi, j'ai eu mon entretien avec la directrice de mon UFR à Nanterre à propos d'un éventuel poste d'AMN (Allocataire Moniteur Normalien) à la rentrée de septembre prochain. Vous allez me dire "mais, ce n'était pas censé être mardi dernier, plutôt ?" : si, mais j'ai appris la veille qu'elle faisait cours précisément au moment où elle m'avait donné rendez-vous ; j'ai donc renvoyé un mail en catastrophe en espérant très fort que ce n'était pas (trop) un immense acte manqué et il s'est avéré qu'elle avait effectivement oublié ce "détail". Donc, rendez-vous reporté le vendredi d'après, à la même heure (où elle est arrivée avec 15 min de retard, ce qui fait que j'ai bien cru qu'elle m'avait encore oubliée...).
Tout d'abord, petite précision sur ce qu'est un poste d'AMN. Avant, lorsque vous étiez thésard, on vous donnait une bourse et, en échange, vous vous chargiez d'un certain nombre d'heures de cours à la fac ; si vous aviez passé l'agrégation, au bout de trois ans (durée de votre bourse de thèse), ces heures de cours vous permettaient de la valider (rappelons que l'agrégation doit être validée par un an de stage dans le secondaire, avant que vous soyez titularisé). Ces heures s'appellent "monitorat" ; lorsque vous êtes normalien, vous êtes, a priori, un peu plus payé, d'où un monitorat spécifique.
Jusque là, c'était (à peu près) clair.
Puis vint le contrat doctoral, Idée "Géniale" du ministère dont personne ne voulait et que tout le monde est à présent obligé de se coltiner. Comme le nouveau régime entre en vigueur cette année, il n'y a pas une âme capable de vous expliquer ce qu'il faut faire précisément pour décrocher ce fameux monitorat.
L'année dernière, pour les normaliens, il suffisait de donner deux choix et le ministère choisissait (plus ou moins) où vous iriez. Cette année, il n'y a absolument rien de ce genre dans le dossier de demande de bourse. C'est "débrouillez-vous les amis et que le meilleur gagne". Nous avons donc compris (et/ou redouté de comprendre) qu'il allait désormais falloir aller chercher son monitorat avec des dents ; en clair : démarcher soi-même les facs.
D'où ma demande de rendez-vous avec la directrice de mon UFR. Sur le moment, elle a eu l'air assez positive : ce serait peut-être possible de nous garder tous les deux, mon camarade et moi, à condition de nous trouver à chacun les 64h de cours requises. Dans cette optique, il fallait bien évidemment être prêt à enseigner non seulement du latin, mais aussi du grec et quelque chose comme de la "mythologie comparée" sur traduction. J'ai fait oui, oui, oui, bien sûr, de la tête : si c'est pour avoir un poste l'an prochain, je suis tout à fait d'accord pour enseigner le grec ; après tout, je suis agrégée de lettres classiques, pas seulement de latin.
Je suis donc sortie de là assez optimiste. Le problème, c'est qu'elle n'a pas raconté exactement la même chose à mon camarade, qui avait rendez-vous juste après moi : avec lui, elle a été moins positive, lui a dit qu'elle n'était pas sûre du tout et que, au cas où il n'y aurait qu'un seul poste, ce serait à notre directeur commun de décider lequel d'entre nous deux resterait à Nanterre. Sauf que nous savons très bien qui devra aller tenter sa chance ailleurs ; c'est Bibi : je viens d'arriver à Nanterre, je suis moins bien classée à l'agrèg' et, surtout, mon directeur a déjà pensé à une autre possibilité pour moi, en l'occurrence, la fac de Tours.
Ça ne m'embêterait pas du tout d'aller à Tours : c'est une fac dynamique, sympa, à une heure de Paris en TGV, que je connais un tout petit peu parce que j'ai de très bons amis qui y sont allés après la prépa et, c'est vrai, j'ai peut-être des chances d'y être prise, vu que j'ai intégré l'Ecole à partir d'Orléans ; ce ne serait donc pas vraiment un parachutage.
La question, c'est : faut-il absolument que j'y sois aussi inscrite en thèse ? Théoriquement, à présent, puisque la bourse de thèse et le monitorat sont totalement découplés, on peut faire sa thèse à un endroit et son monitorat à un autre. Sauf que certaines facs ont d'ores et déjà plus ou moins annoncé qu'elles privilégieraient ceux qui feraient leur thèse chez eux (celle de Lille, par exemple, elle aussi très dynamique et sympathique, mais je ne peux pas y aller parce que, en latin, ils ne bossent que sur la poésie ; dommage : après le cours du prof qui s'est chargé de Sidoine Apollinaire, l'année dernière, j'étais prête à signer des deux mains). Quand j'ai parlé de cette histoire de séparation à mon directeur, il a ouvert de grands yeux, genre "mais qu'est-ce que c'est encore que cette absurdité ?".
Là encore, ça ne me gênerait pas du tout d'être inscrite en thèse à Tours, si ça peut me valoir un boulot pour l'an prochain. La question est seulement : est-ce qu'ils voudront absolument que je le sois pour m'attribuer un monitorat ? Et surtout : faudra-t-il que je les contacte ? J'avoue que je n'ai pas très envie de leur demander un poste et de tout faire pour l'avoir, si c'est pour, ensuite, devoir leur expliquer que, finalement, je vais à Nanterre et qu'ils vont se retrouver le bec dans l'eau, d'autant que je prévois un éventuel "on vous donne un poste, sûr, mais vous devez vous engager à aller chez nous, quoi qu'il arrive et en particulier quoi qu'on vous propose à Nanterre".
Tout d'abord, petite précision sur ce qu'est un poste d'AMN. Avant, lorsque vous étiez thésard, on vous donnait une bourse et, en échange, vous vous chargiez d'un certain nombre d'heures de cours à la fac ; si vous aviez passé l'agrégation, au bout de trois ans (durée de votre bourse de thèse), ces heures de cours vous permettaient de la valider (rappelons que l'agrégation doit être validée par un an de stage dans le secondaire, avant que vous soyez titularisé). Ces heures s'appellent "monitorat" ; lorsque vous êtes normalien, vous êtes, a priori, un peu plus payé, d'où un monitorat spécifique.
Jusque là, c'était (à peu près) clair.
Puis vint le contrat doctoral, Idée "Géniale" du ministère dont personne ne voulait et que tout le monde est à présent obligé de se coltiner. Comme le nouveau régime entre en vigueur cette année, il n'y a pas une âme capable de vous expliquer ce qu'il faut faire précisément pour décrocher ce fameux monitorat.
L'année dernière, pour les normaliens, il suffisait de donner deux choix et le ministère choisissait (plus ou moins) où vous iriez. Cette année, il n'y a absolument rien de ce genre dans le dossier de demande de bourse. C'est "débrouillez-vous les amis et que le meilleur gagne". Nous avons donc compris (et/ou redouté de comprendre) qu'il allait désormais falloir aller chercher son monitorat avec des dents ; en clair : démarcher soi-même les facs.
D'où ma demande de rendez-vous avec la directrice de mon UFR. Sur le moment, elle a eu l'air assez positive : ce serait peut-être possible de nous garder tous les deux, mon camarade et moi, à condition de nous trouver à chacun les 64h de cours requises. Dans cette optique, il fallait bien évidemment être prêt à enseigner non seulement du latin, mais aussi du grec et quelque chose comme de la "mythologie comparée" sur traduction. J'ai fait oui, oui, oui, bien sûr, de la tête : si c'est pour avoir un poste l'an prochain, je suis tout à fait d'accord pour enseigner le grec ; après tout, je suis agrégée de lettres classiques, pas seulement de latin.
Je suis donc sortie de là assez optimiste. Le problème, c'est qu'elle n'a pas raconté exactement la même chose à mon camarade, qui avait rendez-vous juste après moi : avec lui, elle a été moins positive, lui a dit qu'elle n'était pas sûre du tout et que, au cas où il n'y aurait qu'un seul poste, ce serait à notre directeur commun de décider lequel d'entre nous deux resterait à Nanterre. Sauf que nous savons très bien qui devra aller tenter sa chance ailleurs ; c'est Bibi : je viens d'arriver à Nanterre, je suis moins bien classée à l'agrèg' et, surtout, mon directeur a déjà pensé à une autre possibilité pour moi, en l'occurrence, la fac de Tours.
Ça ne m'embêterait pas du tout d'aller à Tours : c'est une fac dynamique, sympa, à une heure de Paris en TGV, que je connais un tout petit peu parce que j'ai de très bons amis qui y sont allés après la prépa et, c'est vrai, j'ai peut-être des chances d'y être prise, vu que j'ai intégré l'Ecole à partir d'Orléans ; ce ne serait donc pas vraiment un parachutage.
La question, c'est : faut-il absolument que j'y sois aussi inscrite en thèse ? Théoriquement, à présent, puisque la bourse de thèse et le monitorat sont totalement découplés, on peut faire sa thèse à un endroit et son monitorat à un autre. Sauf que certaines facs ont d'ores et déjà plus ou moins annoncé qu'elles privilégieraient ceux qui feraient leur thèse chez eux (celle de Lille, par exemple, elle aussi très dynamique et sympathique, mais je ne peux pas y aller parce que, en latin, ils ne bossent que sur la poésie ; dommage : après le cours du prof qui s'est chargé de Sidoine Apollinaire, l'année dernière, j'étais prête à signer des deux mains). Quand j'ai parlé de cette histoire de séparation à mon directeur, il a ouvert de grands yeux, genre "mais qu'est-ce que c'est encore que cette absurdité ?".
Là encore, ça ne me gênerait pas du tout d'être inscrite en thèse à Tours, si ça peut me valoir un boulot pour l'an prochain. La question est seulement : est-ce qu'ils voudront absolument que je le sois pour m'attribuer un monitorat ? Et surtout : faudra-t-il que je les contacte ? J'avoue que je n'ai pas très envie de leur demander un poste et de tout faire pour l'avoir, si c'est pour, ensuite, devoir leur expliquer que, finalement, je vais à Nanterre et qu'ils vont se retrouver le bec dans l'eau, d'autant que je prévois un éventuel "on vous donne un poste, sûr, mais vous devez vous engager à aller chez nous, quoi qu'il arrive et en particulier quoi qu'on vous propose à Nanterre".
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