jeudi 25 mars 2010

Cauchemar statistique

Ça se confirme, je suis vraiment une brèle de chez brèle avec Excel. Et j'espère sincèrement que mon informaticien de frangin ne passe pas par ici, sinon je vais me faire vanner pendant dix ans minimum. Déjà que je lui ai laissé un message en pleurs sur son répondeur, hier matin, parce que Gmail buggait tellement qu'il faisait comme si je n'avais pas de compte...

Pour ce qui est d'Excel, j'ai vaguement eu des cours là-dessus quand j'étais en première L, en "maths-informatique" (qui consistait à nous apprendre à calculer les remises lors des soldes et à bien tenir informatiquement le budget familial ; plus réactionnaire, il n'y avait que le programme de bio : comment on fait les bébés et comment bien nourrir vos enfants et votre mari. Inutile de dire que j'étais furieuse), mais ça commence à faire loin, maintenant.

J'ai quand même eu le réflexe de faire là-dessus mon relevé d'occurrences des termes en rapport avec l'idée de rumeur. Du coup, j'ai un joli tableau tout choupinou, dont je me demande comment je vais pouvoir le bricoler pour que ça me fasse une annexe potable. Avec ces chiffres tout mignons, j'ai fait tout un tas de calculs, pour savoir s'il y avait plus de passifs qu'actifs, de passés que de présents, etc.

Le problème, c'est que ça ne tombe jamais d'aplomb.

Déjà, pour le relevé d'occurrences lui-même (donc avant le tableau), je m'étais arrachée les cheveux : j'en avais trouvé d'autres à la relecture et la vérification à l'aide de mon ami Diogène m'avait obligée à tout revoir paragraphe par paragraphe, ou presque : l'horreur. Mais tandis que je trimais, pour me donner du courage, je me disais : «Allez, courage, ma vieille ! Là, tu en chies, mais ensuite, ce sera nickel !"

Erreur. Grave erreur.

Ce n'est jamais nickel. Que je n'aie absolument pas l'esprit abstrait et mathématique n'est pas un scoop, mais là, j'ai eu beau tout essayer, ce n'était jamais bon, alors que je ne travaillais que sur un échantillon relativement réduit, à savoir : seulement sur les verbes. J'en ai en tout 198 et, selon les catégories que je faisais, si j'avais le malheur de vouloir calculer le total pour vérifier, j'en trouvais 196 ou 204. Quand je suis tombée sur le chiffre tout à fait ahurissant de 228, j'ai pété un plomb.

A la fin de l'après-midi, exténuée (parce que ça me bouffe de l'énergie, cette connerie !) et déprimée devant mon I.3.b) au point le plus mort possible (déjà que le I.3.a) était subclaquant...!) pour cause de recherches et calculs préparatoires interminables, je fixais mon ordinateur d'un air totalement hébété, parce que mes 198 verbes réunis après avoir été répartis en nouvelles catégories étaient à nouveau devenus... 202.

J'avoue, j'ai hésité à 1) soit ne pas faire des recherches pour voir si les idées que j'avais eues menaient à quelque chose, en m'imaginant mentant à ma soutenance : «Et dans cette direction, mademoiselle, vous avez pensé à chercher ? - Ah non, tiens, je n'ai pas eu l'idée !» ; mais déjà que je ne peux pas penser à tout et que, même si je vérifie toutes les idées saugrenues qui me viennent à l'esprit, j'aurai quand même droit à ce genre de demande inattendue, alors si en plus je prévois le bâton pour me faire battre... ;

ou 2) soit à faire comme si je ne m'étais pas rendue compte que mes totaux donnaient des résultats fantaisistes, changeant au gré du vent... Mais, là, je me heurte à mon sur-moi en béton armé, aussi appelé "Voix-de-ma-Conscience", qui ne cesse de me répéter : «Franchement, ce n'est pas sérieux... C'est ni fait, ni à faire, ton truc !»

Autre inconvénient : je ne connais pas le degré de perversité de mes futurs examinateurs (enfin, si, j'en connais un, puisqu'il y aura nécessairement mon directeur, qui n'est pas pervers pour un sou), mais, même s'ils ne décident pas de vérifier mon relevé occurrence par occurrence (je suis aussi en train de faire des index, mais j'avoue que j'ai un peu balancé avant de m'y mettre, parce que c'est quand même le truc qui pourra permettre de me faire chier sur le thème : «, mademoiselle, vous annoncez trente tradere et on n'en compte que vingt-neuf !!!» Ceux qui me traiteront de parano n'ont jamais passé une soutenance de thèse ou de master), il ne suffit que d'un clin d'oeil et de vagues connaissances dans l'art et la manière de faire une addition (connaissances dont même moi suis pourvue) pour voir que, dans un cas, ça fait 198, dans l'autre 202 et dans le troisième 196.

Je me suis donc accordé une demi-heure de crisage intense et j'ai sorti les grands moyens : le passage des caractères en différentes couleurs.

Ça, je connais, c'est comme ça que je vérifie mes comptes (toujours sur Excel, donc) : en rouge tout ce qui n'a pas été vérifié, qui passe en noir au fur et à mesure que je le trouve dans le relevé de la Poste. Fallait y penser, Lina l'a fait. Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, à coup de "search & find", j'ai mis en rouge les différents critères que je voulais prendre en compte à chaque fois, puis je relevais les verbes qui les présentaient tous (par exemple "actif et verbe de parole" ou "passif et verbe de pensée").

Evidemment, c'est pô très rapide ; j'ai mis environ deux heures à faire mon premier tableau et il m'en reste encore au moins quatre. Mais, maintenant que j'ai trouvé une parade qui marche et qui me permet de visualiser les choses (j'ai lu quelque part que la différence entre les littéraires et les scientifiques, c'était que les premiers ont besoin de toujours visualiser les choses, tandis que les seconds n'ont aucun problème avec les abstractions pures - dans mon cas, c'est résolument vrai), j'espère aller plus vite et finir, si possible, avant minuit.

En attendant, si Chéri pouvait se téléporter depuis l'Italie pour venir me faire un petit massage du cou, ce serait le rêve, parce que j'ai les trapèzes pour le moins douloureux... :S

8 commentaires:

  1. "la différence entre les littéraires et les scientifiques, c'était que les premiers ont besoin de toujours visualiser les choses, tandis que les seconds n'ont aucun problème avec les abstractions pures - dans mon cas, c'est résolument vrai"

    Hahaha... J'ai une explication simple de mon point de vu de TS. En faite, en cours, des fois tu copies des trucs que disent les profs... et tu cherches même pas à comprendre : c'est du chinois. ( Oui tu as des signes bizarres dont t'as aucune idée d'où ils ont pu sortir ce signe mathématique " évident " ). On sait juste qu'on doit l'apprendre et l'appliquer. En somme, on est habitué a ne pas visualiser on sait juste à quel but c'est destiné et comment y parvenir : on applique "bêtement", on est formaté à cela! Un complot! :p

    Bref, c'était ma minute de réflexion du jour :p.

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  2. Nan, mais attends : toi, déjà, tu sais "appliquer bêtement" !

    Moi, j'avais du mal dès la quatrième/troisième et, si je finissais par y arriver, c'est parce que ma mère suait sang et eau tout un après-midi pour m'expliquer de toutes les manières possibles et imaginables (et je rends mille grâces à l'Infinie Patience Maternelle, parce que ce n'était vraiment pas du gâteau !) et que j'avais une copine qui comprenait encore moins que moi et qui m'appelait pour que je lui réexplique le tout.

    Personnellement, je pense que c'est une question de logique : j'ai la logique des langues, je n'ai pas celle des maths (ce qui me pose aussi relativement problème en musique).

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  3. Ah je suis étonnée étant une " fausse " S ( direction prépa littéraire avec option LC et Hida si possible ( vive la folie ) :p ) j'ai des notes plus que... médiocres en matière scientifique actuellement. Mais au niveau du collège, je n'ai jamais eu à travaillé ces matières scientifiques ou littéraires. Je pensais que c'était le cas pour tout le monde. ^^ Je m'en suis jamais rendu compte qu'il y avait une différence aussi tôt.

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  4. Dans mon cas, ça s'est révélé assez tôt (je me suis rendue compte que je préférais les lettres en cinquième), mais je ne prétends pas du tout être représentative, bien au contraire. D'ailleurs, si tu regardes seulement mes bulletins, ça ne se voit pas : j'ai eu d'excellentes notes en maths jusqu'à ma seconde incluse et le prof ne comprenait absolument pas pourquoi je voulais partir en section "poubelle". J'aurais pu faire S, mais je pense que j'aurais été vraiment très malheureuse et, surtout, que j'aurais énormément galéré.

    Après, tous les chemins sont bons pour faire ce qu'on veut et il n'y en a pas nécessairement un qui soit incontestablement meilleur que les autres ! Chacun son parcours ! :)


    C'est quoi, l'option "Hida" ? Je n'en ai jamais entendu parler !

    Méfie-toi de prendre trop d'options : lettres classiques, ça fait quatre heures de langue ancienne en plus + deux autres d'histoire ancienne en khâgne. Mais bon, de toute façon, si tu vois que ça fait trop, tu pourras toujours en arrêter en cours de route !

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  5. Oups pardon ^^.

    Hida = Histoire de l'Art, option également lourde. Normalement, je n'aurais pu de lv2 à partir des vacances de la Toussaint. ( Juste italien lv1 ).

    Cela peut sembler énorme, au point de vu horaire, néanmoins : c'est courant on m'a assuré. Et déjà, je pourrais arrêter une option à la Toussaint si je ne tiens pas le rythme.

    En effet, je voudrais être conservatrice en spécialité de l'Antiquité... mais bon, je sais qu'il n'y a déjà beaucoup de monde intéressait par cette voie. Rien que le concours de l'école du patrimoine, les places sont très chers. ( 30 places en externe en 2009 pour 1000 candidats au départ! Néanmoins, seulement 600 se sont présentés aux épreuves. )

    Mais j'espère que le fait que je vais prendre grec en débutant, alors que j'en ai déjà fait, m'aidera à avoir plus de temps à me consacrer à mon avancement dans les autres matières. ( Par contre latin en "vétéran " ^^, car on ne peut pas prendre les deux en débutants dans mon 1er voeux. )

    Bref, déjà ces options seront que pour HK. Si je continue en Khagne ( ça me semble TRES loin ^^" ), je devrais soit faire ULM pour LC ou LSH pour Hida... So, je verrais bien!

    Ca se trouve, je ne serais même pas prise en HK donc bon ^^.

    Carpe Diem.

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  6. Ah, ok ! J'aurais pu deviner, en fait, je suis bête ! :p

    C'est chouette, ça, conservatrice ! Une des filles qui était dans ma khâgne quand je khûbbais prépare aussi le concours du patrimoine à Paris IV ; je crois qu'ils ont une option dans leur master d'histoire, mais je ne suis pas sûre.

    Et sinon, tu as pensé à l'Ecole du Louvre, aussi ? Une autre fille, qui était en hypokhâgne en même temps que moi, l'avait passée et eue à la fin de l'année parce qu'elle voulait aussi devenir conservatrice.

    Mais bon, tu as raison, tu verras bien ! En tout cas, il n'y a pas de raison pour qu'aucune hypokhâgne de France ne soit d'accord pour t'accueillir ! C'est quand, les résultats ?

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  7. Oui je connais vaguement l'Ecole du Louvre, depuis récemment. Mais les inscriptions au concours sont dors et déjà fermées. Mais selon le site de l'école du patrimoine, les admis sont souvent sortant d'une classe préparatoire qui semble donner une meilleure préparation. ( un peu étrange d'ailleurs, voir contestable à mon sens. Comment quatre heures par semaine sont une meilleure préparation contre 15 heures par semaine? x) C'est un mystère à mon sens. )

    Sinon j'ai envoyé mercredi mes dossiers pour HK ^^. Je suis assez confiante car j'ai eu " très favorable " à cette orientation au conseil de classe.... Mais... il ne faut pas tenir compte des matières scientifiques. Je m'en sors tout juste à la moyenne grâce aux matières littéraires où je me débrouille très bien... et les matières scientifiques où c'est une catastrophe. Donc, j'espère qu'il ne regarde pas le classement général au niveau de la classe... sinon je dois être dans la dernier tier de classe. Mais bien le classement selon les matières littéraires. ^^".

    Bref, sinon 10 juin les résultats à 14 heures! On croise les doigts. Et sinon, c'est direction la fac pour un double cursus Hida / LC à Dijon. ^^

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  8. Ne t'inquiète pas, pour aller en prépa littéraire, ce ne sont pas les notes en maths ou en physique qui comptent, mais celles en philo et en histoire, alors pas de souci !

    Je ne sais pas du tout quels sont les critères pour intégrer l'école du patrimoine, mais peut-être qu'ils mettent plus l'accent sur les capacités de raisonnement et d'écriture que sur les connaissances historiques proprement dites, en considérant que, ça, c'est eux qui vous l'apprendront.

    Ceci dit, en prépa, on fait de l'histoire partout, si on y réfléchit : en latin, en grec, en contempo, en français et éventuellement en philo, alors...?

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