lundi 2 novembre 2009

ENS Paris, mode d'emploi.

Bon, il est temps de présenter mon école à ceux qui ne la connaissent pas, des fois que je n'aurais pas fait suffisamment de pub maison ici.


(Entrée de l'Ecole Normale Supérieure de Paris ; photo par Tilo2007 ; source FlickR)

Je suis donc à l'Ecole Normale Supérieure de Paris, gîtée au 45 rue d'Ulm, dans le Vème arrondissement (arrivés devant le Panthéon avec le Luxembourg dans le dos, prenez la rue perpendiculaire à droite, c'est tout au bout).

L'Ecole Normale Supérieure, pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le système universitaire français, est ce qu'on appelle une Grande Ecole, i.e. un établissement d'enseignement supérieur qui double l'université, dans tous les sens du terme : il lui pique ses étudiants et il assure des cours en plus qu'elle. Les scientifiques, par exemple, ne sont même pas obligés de suivre ceux de la fac, juste d'y être inscrits administrativement (et encore...) ; les littéraires, eux, ont des cours à la fac ET à l'ENS, ce qui fait un emploi du temps assez chargé en première année, lorsqu'il s'agit de passer sa L3 (amis préparationnaires, on vous a vanté les joies de la glandouille après l'admission, laissez-moi vous annoncer haut et fort qu'on vous a menti ! même si le rythme de travail n'atteint quand même pas les sommets de la prépa - ce qui veut dire que vous allez quand même découvrir avec bonheur le sens de l'expression "ne rien foutre du week-end" ; non, ce n'est pas remettre au lundi l'apprentissage du vocabulaire d'anglais).

(Vue de la Cour aux Ernests de l'Ecole Normale Supérieure ; photo par David Monniaux ; source : Wikipedia)

Quand on entre à l'ENS, on est considéré comme fonctionnaire stagiaire et on s'engage à servir l'Etat pendant dix ans. Evidemment, dit comme ça, ça a un peu des allures de pacte faustien (il paraît même qu'il y en a qui hésitent au moment d'apposer leur paraphe, le jour de la rentrée), mais ça vaut vraiment le coup.

D'abord parce que vous êtes payé : pendant les quatre ans que durera votre scolarité, l'Etat vous versera un salaire vraiment confortable vu les conditions de vie par ailleurs (environ 1 300 euros). D'où l'engagement décennal : si vous ne le remplissez pas, vous serez obligé de rembourser la totalité de la somme.

Ensuite, parce que vous êtes nourri, logé, blanchi, plus ou moins gratuitement : l'internat vous coûtera 250 euros par mois (ce qui n'est rien, surtout lorsque vous êtes logé dans le Vème, et vous le serez nécessairement la première année) ; les repas du Pot ne sont pas chers et toujours mangeables (surtout après six ans dans un lycée avec une cantine infâme - toute ressemblance avec un cas personnel étant bien sûr purement fortuite) ; des machines à laver sont mises gratuitement à disposition.

Mais surtout, l'ENS, c'est la Rolls pour faire des études, surtout lorsqu'on se destine à faire de la recherche. Je vais me répéter, mais 600 000 ouvrages en libre accès à la bibliothèque, c'est vraiment royal et ça permet de ne pas perdre de temps : presque tout est sur place. Vous croisez donc aussi des chercheurs confirmés au cours de vos Pérégrinations Bibliographiques (et ça vous évite d'angoisser à l'idée de devoir aller à la BNF).

Ensuite, les profs sont assez présents et peuvent vous donner des indications bibliographiques ou répondre à vos questions d'orientation. Les cours sont franchement intéressants et vous pouvez tous les suivre, quelle que soit la matière que vous étudiez (pour ne prendre comme exemple que les cours de langue, en ce moment, on essaie de monter un cours de zoulou). Je passe sur les conférences et les séminaires d'élèves.


(Cours aux Ernests sous la neige ; photo par Larzalier ; source : Wikipedia)

Maintenant, entendez-moi bien : je ne suis pas en train de dire que l'ENS, c'est bien et la fac, c'est nul, loin de là. D'abord parce qu'on entre à l'ENS par concours (post là-dessus à venir) et que réussir un concours comporte toujours une part de chance ; en clair, entre le premier collé et le dernier admis, il n'y a presque rien. Ensuite parce qu'à la fac aussi, il y a de très bons profs et des cours intéressants et que ne faire ses cours qu'à l'université ne signifie ni qu'on est moins bon, ni qu'on n'a pas d'avenir.

Mais il faut reconnaître que l'ENS est un cadre optimal pour faire des études (sans compter que la question de leur financement est réglée). Alors, si vous êtes au lycée et que cela correspond plus ou moins à ce que vous voulez faire, vraiment, faites prépa et tentez votre chance. Même si vous n'êtes pas reçu au finish, ça en vaudra le coup, même pour la suite de vos études.

Sur ce, mode "propaganda" off. Pour ceux que ça intéresse, posts à venir sur le concours d'entrée et les classes préparatoires.

2 commentaires:

  1. je trouve que votre article est super !
    il donne toutes les précision sans être ennuyeux .J'ai dix ans et j'aimerais arriver jusqu'a
    normale sup; je me renseigne .

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  2. Dix ans ! tu commences vraiment très tôt ! C'est bien d'avoir eu l'idée et de se renseigner, mais tu as laaaaargement le temps et beaucoup de choses à vivre avant d'en arriver là ! Pour le moment, pour toi, ça doit juste rester une idée et ne pas du tout devenir un objectif à viser ! :-)

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