mercredi 14 avril 2010

Amis de la poésie, bonjour !

Aujourd'hui, c'était (presque) le dernier cours de littérature latine tardive, puisque, pour diverses raisons, le prochain sera le 2 juin et sera consacré aux exposés de validation (je passerai sur les épigrammes dans les Douze Césars : bénies soient les validations en latin !).

Après presque deux heures de boulot, faute de temps, nous avons donc fini par de l'improvisé, i.e. de la traduction de textes non préparés à l'avance (ne vous horrifiez pas, c'est juste une question d'entraînement !). Je vous donne en mille celui sur lequel mon camarade est passé :p :

De muliere Marina uocabulo.

Quidam concubitu futuit feruente Marinam ;
Fluctibus in salsis fecit adulterium.
Non hic culpandus, potius sed laude ferendus,
Qui memor est Veneris quod mare nata est
.


"Sur une femme prénommée Marina.

Quelqu'un a baisé Marina dans une étreinte pleine de feu ;
Il a commis un adultère dans des flots salés.
Il ne faut pas lui faire des reproches, mais plutôt faire son éloge,
A lui qui s'est souvenu que Vénus est née de la mer."


Déjà, là, c'était marrant. Il faut dire que tout latiniste qui se respecte commence à se marrer dès qu'il voit apparaître le verbe futuere (qui a donné le français "foutre", encore assez utilisé dans ce sens à l'époque classique) et le nom fututor (je vous laisse traduire et vous rappelle que vous êtes en train de lire la prose d'une fille sait crier "je te pète au nez" en latin : on néglige toujours trop l'effet produit par ce genre de sorties :p).

Mais là où on a vraiment commencé à se bidonner comme des collégiens, c'est quand on a appris que l'auteur de l'épigramme en question, Luxurius (poète du Vème siècle après ayant vécu en Afrique du Nord), s'est en fait inspiré d'un autre poème, de Martial cette fois, dont la fin est tout aussi exquise :

Hanc in piscina dicor futuisse marina :
Nescio ; piscinam me futuisse puto
.

"On dit que j'ai baisé cette femme dans la piscine d'eau de mer :
Je n'en sais rien ; je pense avoir baisé la piscine."


Pour ceux qui, comme moi, ont été jeunes du temps de la première saison de Loft Story (que je n'ai jamais regardé, je le jure : mes merdes télévisivées de prédilection sont plutôt de l'ordre des séries américaines ; de toute façon, je n'avais pas besoin de regarder ce truc, mes potes de lycée ne parlaient que de ça), it rings a bell. :p

Mais le mieux, ça a été le commentaire du prof : "Luxurius s'est donc inspiré de ces deux vers de Martial pour composer ce divertissement onomastico-mythologique" (rigoureusement sic).

Et la remarque qui tue : "Les quatre derniers mots de Martial sont assez obscurs... Apparemment, la dame en question était particulièrement grosse."

Personnellement, ça ne m'éclaire pas plus que ça.

Any idea ? :p

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