mercredi 7 avril 2010

Textes antiques disponibles en ligne.

Vous avez besoin de consulter un texte antique mais vous ne disposez pas d'une collection Budé ou Teubner complète et il ne vous est pas possible d'attendre de vous rendre en bibliothèque ? Vous pensez donc à internet, mais vous ne savez pas où les trouver ? Voici quelques sites qui les proposent en ligne.

Le premier, c'est bien sûr Perseus, LE site de textes antiques (et autres) en ligne, surtout depuis qu'ils ont boosté leur serveur (attendre deux heures que la page s'affiche, c'était un peu long). Il est géré par l'université de Duke, aux Etats-Unis. La collection est riche et presque exhaustive, elle comprend aussi des commentaires de grands antiquisants. Des traductions sont aussi fournies assez souvent, toujours en anglais, et, sur les textes, il est possible d'avoir directement accès au sens d'un mot en cliquant dessus. On peut aussi faire des recherches d'occurrences ou d'expressions, ce qui est très pratique. Bref, c'est un peu comme Diogène, sauf qu'il faut être connecté à internet et que le moteur de recherche est plus lent, mais c'est totalement gratuit. Attention : Perseus a aussi le même défaut que Diogène, les textes fournis proviennent souvent d'éditions assez anciennes, dont il faut aller vérifier établissement et références ensuite.

Deuxième site, celui de la Bibliotheca Classica Selecta. Là encore, il dépend d'une fac, celle de Louvain, en Belgique. Il propose des textes avec traduction au sein de leurs dépôts de textes latin et grec. Y sont aussi fournis : des grammaires et des lexiques. Là encore, la question de l'établissement des textes proposés pose problème : rien n'est dit sur l'édition utilisée ; d'un autre côté, c'est le cas d'à peu près tous les textes qu'on trouve sur internet. Par contre, les traductions données sont en général pas mal et les références sont standards.

Troisième site, très bon : The Latin Library. Comme vous vous en doutez, c'est un site anglais : beaucoup de textes, sans traductions. Les éditions sont un peu vieilles, pour être sûr qu'elles soient dans le domaine public, mais on sait exactement d'où viennent les textes, ce qui est plus qu'appréciable. Pas de dictionnaire, pas de recherche par occurrences : le texte, rien que le texte. Une bibliothèque, donc, comme l'indique le titre.

Autre site assez complet : le Corpus Scriptorum Latinorum. Il n'y a pas tout, mais on trouve les grands auteurs et, surtout, il y a beaucoup de textes tardifs et médiévaux. On ne sait pas du tout qui s'en occupe, mais les références des traductions sont données, qu'elles proviennent d'autres sites (la BCS, par exemple) ou d'éditions grand public, ce qui permet de se faire une idée. C'est d'ailleurs vers ce site que redirige la Latin Library si vous voulez des traductions.

Enfin, si vous ne trouvez vraiment pas ce que vous cherchez, vous pouvez tenter votre chance sur d'autres sites, beaucoup plus partiels, mais où on tombe parfois sur quelques pépites :
- le site d'Ugo Bratelli (dont je ne sais pas qui il est) ;
- le site de Philippe Remacle (idem) ;
- la section langues anciennes du site WebLettres.

Comme vous vous en rendrez vite compte, il y a souvent une assez grande part de recensement dans ces sites : ils ne fournissent pas toujours le texte et/ou la traduction, mais ils donnent des liens vers d'autres sites qui les ont, ce qui fait qu'on peut tourner assez vite en rond si on veut plusieurs versions, mais qu'on trouve quand même rapidement celles disponibles.

Et, n'oubliez pas ma Dernière Trouvaille : si vous travaillez sur les grammairiens latins, il existe un site remarquable et tout à fait scientifique ici, avec tous les textes en ligne ! :p

9 commentaires:

  1. Ah, je vais te faire partager mes liens ^^, ils sont peut être pas (peu?) intéressant pour toi mais peut-être pour d'autres ^^.

    Y a un site qui m'amuse, oui c'est vraiment pour le " fun " :

    - http://la.wikipedia.org/wiki/Pagina_prima
    Je peux y passer des heures!
    Wikipedia en latin, je trouve ça vraiment classe :p.

    - http://ephemeris.alcuinus.net/index.php
    Un journal en latin... je le regarde pas souvent, je trouve les couleurs pas trop agréables mais c'est amusant de temps à autre.

    - http://remacle.org/
    Des textes latins et grecs, certains avec leur traduction et d'autre non.

    - http://sites.univ-lyon2.fr/latin/ress-exos/versions.html
    Quelques versions latines.

    - http://www.gelahn.asso.fr/conc00.html
    De même.

    - http://pagesperso-orange.fr/philo-lettres/versions_grecques.htm
    Quelques versions grecques ( niveau lycée, avec traduction mot pour mot : idéal pour s'entrainer. ^^ ).

    Et sinon, pour les bibliothèques numériques en ligne autre que gallica :

    - http://fr.wikisource.org/wiki/Accueil
    Mon chouchou car il y a de nombreux textes qui sont introuvables autre part. Néanmoins, souvent des fautes d'orthographe qui font froid dans le dos.

    D'ailleurs Gallica et Wikipedia viennent de signer un partenariat pour que Gallica vérifie les fautes de Wikisource et que toutes les œuvres sur Gallica soient disponibles en version txt sur Wikisource.

    Enfin wala :)

    Au plaisir !

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  2. Merci des liens !

    Remacle, je l'avais déjà mis. :)

    Quant à Wiki... Bon, je ne dirai rien sur Wiki, étant donné que j'ai maintenant totalement intégré la remarque exaspérée de mon frère "Bah si t'es pas contente, t'as qu'à y aller et corriger ces putains de fautes !", mais les textes et traductions donnés sont vraiment très vieux, ce qui veut dire que les contre-sens (outre les fautes d'orthographe) doivent pulluler. :S

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  3. Ah oui pardon, j'ai été un peu vite ^^.

    J'en ai omis un :

    http://www.prima-elementa.fr/index.html

    Celui-ci est idéal car il a beaucoup de liens... donc sympa :)


    Pour Wikisource, c'est selon des traductions officielles. Il y a des contre-sens possible avec ce genre de traduction?!


    Actuellement pour Ovide, l'art d'aimer, on doit étudier 4 traductions... j'avoue qu'il y a des nuances mais je n'ai pas perçu de contre sens :S

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  4. Il n'y a pas de traduction "officielle", mais des traductions, toutes plus ou moins imparfaites et, surtout, faites avec plus ou moins de rigueur : une traduction universitaire récente sera, par exemple, en général plus rigoureuse qu'une traduction "grand public", parce qu'il s'agit d'un travail scientifique et fait en prenant plus de temps pour trouver l'expression juste.

    Je dis "en général", certains Budé ayant vraiment été traduits à la va comme je te pousse, parce que le but était, lorsque la collection est née, après 1918, de concurrencer les grandes éditions allemandes ; il fallait donc faire vite, ce qui donne parfois des éditions pas géniales, voire franchement mauvaises, tant pour l'établissement du texte que pour la traduction.

    Maintenant, il faut aussi savoir qu'on ne traduit plus aujourd'hui comme on traduisait autrefois. Il suffit de penser aux "belles infidèles" : jusqu'au XXème siècle (parfois inclus), on préférait qu'une traduction soit "jolie", quitte à ce qu'elle ne respecte pas le texte original et dise tout autre chose, plutôt qu'elle soit précise et exacte.

    Si je prends le "Catilina" de Salluste sur Wiki, la traduction date de... 1865. Donc pas à recommander, quelle qu'ait été l'honorabilité du traducteur, Charles Durosoir.

    Je te donne juste un exemple avec la première phrase "Omnis homines qui sese student praestare ceteris animalibus summa ope niti decet ne uitam silentio transeant ueluti pecora, quae natura prona atque uentri oboedentia finxit".

    Durosoir traduit par : "Tout homme qui veut l'emporter sur les autres animaux doit faire tous ses efforts pour ne point passer obscurément sa vie comme les brutes, que la nature a courbées vers la terre, esclaves de leurs appétits grossiers."

    "Ceteris animalis" ? "Les autres animaux" ? Non : les autres ÊTRES VIVANTS ; est "animalis" ce qui est doué d'"anima". Ce n'est pas une nuance, c'est une prise de position philosophique, de type "l'homme est un animal comme les autres", ce que ne dit PAS le texte de Salluste.

    Autre exemple : "ueluti pecora" ? "comme les brutes" ? Bien sûr que non : "pecora", c'est le bétail. Le choix de "brutes" n'est, là encore, pas anodin : qu'est-ce qu'on appelle "les brutes", à l'époque ? ce sont les ouvriers, les pauvres en général, sans instruction. Ce n'est pas du tout ce que Salluste a écrit, mais c'était ce que Durosoir, dans son optique manifestement positiviste, voulait qu'on comprenne.

    Dès lors, deux conclusions à tirer :
    1) toujours lire les textes autant que possible en langue originale ;
    2) à défaut de le pouvoir, qu'est-ce que tu préfères : lire une traduction aussi fidèle que possible ou une qui sera fausse et cherchera à t'influencer en biaisant ta lecture ?

    Autre conclusion : toujours regarder les dates de traduction, y compris pour les Budé et ne jamais renoncer à son sens critique. :)

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  5. Hey :) J'ai plein de liens à ajouter, c'est parti!

    A tout seigneur tout honneur : le Thesaurus Linguae Graecae (TLG), une base de données qui regroupe tout ce qui a été écrit en grec ancien depuis les origines jusqu'à l'époque byzantine (excusez du peu). Le TLG est disponible sur CD-Rom en version payante, mais une partie du corpus, regroupant les auteurs les plus connus (Homère et les poètes tragiques, par exemple) est accessible gracieusement en ligne sur leur site. On trouve le texte original grec et des traductions anglaises (peut-être pas toutes récentes, mais correctes d'après le peu que j'ai pu en voir).
    http://www.tlg.uci.edu/demo/fontsel
    (Normalement vous pouvez utiliser la version Unicode, donc en cliquant à gauche sous le choix A. L'Unicode est la convention d'affichage de caractères la plus répandue actuellement. Si jamais le grec s'affiche mal, vous pouvez aller fouiner dans les options du choix B.)

    La Souda, cette énorme encyclopédie byzantine du Xème siècle, est disponible intégralement en ligne, en grec et en traduction anglaise, sur le site du projet Souda On Line (SOL) :
    http://www.stoa.org/sol/

    Sur le site de l'Université catholique de Louvain (UCL), citons Hodoi Elektronikai, une base de données de textes grecs :
    http://hodoi.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm
    Les traductions sont très vieilles (et indiquées comme telles), mais le grec est bien édité, et le site propose toutes sortes d'outils intéressants (vocabulaire, fréquence des mots, concordances).
    Le site de l'UCL propose aussi d'autres ressources tout aussi intéressantes :
    - la partie latine, Itinera Electronica (http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/default_a.htm) ne propose pas de textes mais des ressources pédagogiques.
    - TOCS-IN, une base de données bibliographiques (http://bcs.fltr.ucl.ac.be/tocs-in/),
    - et une revue d'études classiques en ligne, les Folia Electronica Classica (http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/default.htm).

    Chicago Homer, plus spécifique, se concentre sur Homère et quelques autres textes grecs archaïques (Hésiode et les hymnes homériques), en proposant le texte et sa traduction en ligne, mais aussi des outils de recherche très précis, extrêmement pratiques pour décortiquer les textes en question, le tout dans une présentation claire et agréable (mais encore en anglais, désolé...).
    http://www.library.northwestern.edu/homer/

    Toujours pour les fans d'Homère, voici les scholies D à l'Odyssée, sur la page du chercheur qui les a éditées (la page est en allemand mais il y a la traduction anglaise en dessous) :
    http://kups.ub.uni-koeln.de/frontdoor.php?source_opus=1831

    Parmi les sites "amateurs mais bien faits", il y a Juxta, qui met en ligne des scans de vieilles éditions scolaires avec texte original et une traduction juxtalinéaire (avec mot à mot, donc).
    http://juxta.free.fr/

    Dans la catégorie "pas un projet universitaire, mais site fait par un universitaire" :
    - The Online Medieval & Classical Library propose des textes antiques et médiévaux en texte original et en traduction :
    http://omacl.org/
    - la fameuse Internet Sacred Texts Archive, qui regroupe des textes religieux et/ou mythologiques de tous les coins du monde (de la Grèce à l'Inde en passant par la Bible et les textes ésotériques) :
    http://www.sacred-texts.com/index.htm
    Entre autres petites merveilles, le texte intégral de la fameuse étude mythologique, le "Rameau d'or" de Frazer :
    http://www.sacred-texts.com/pag/frazer/

    Bref, il y a de quoi lire !

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  6. Merci !

    J'avais déjà donné les liens vers Hodoï Elektronikaï et Itinera Electronica (qui fournit bel et bien des textes) avec la BCS.

    Je ne savais pas que Frazer était en ligne !!!!! (cri suraigu d'antiquisante surexcitée)

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  7. Nouvelle trouvaille : le blog AWOL, Ancient World Online :
    http://ancientworldonline.blogspot.com/
    qui recense les ressources disponibles en ligne pour les antiquisants.

    C'estlà-dessus que je suis tombé sur une collection complète d'ouvrages disponibles gracieusement en ligne : ceux de l'Institut des sciences et des techniques de l'Antiquité, de l'Université de Franche-Comté. Attention, mine !
    http://ista.univ-fcomte.fr/catalogue_biblio_numerique.html
    Des dizaines d'ouvrages complets en ligne, comptant parmi eux des études savantes classiques, certains épuisés en version papier.

    Quelques exemples ?
    "Le pain et l'huile sans la Grèce antique. De l'araire au moulin", par Marie-Claire Amouretti (1987) :
    http://ista.univ-fcomte.fr/biblio_num_Amouretti_painhuile.html

    "Clisthène l'Athénien : essai sur la représentation de l'espace et du temps
    dans la pensée politique grecque de la fin du VIe siècle à la mort de Platon", par Pierre Lévêque et Pierre Vidal-Naquet (1973)
    http://ista.univ-fcomte.fr/biblio_num_NaquetLeveque_Clisthene.html

    "La Constitution d'Athènes attribuée à Xénophon", Traduction et commentaire par Claudine Leduc (1976)
    http://ista.univ-fcomte.fr/biblio_num_Leduc_constitution.html

    J'en passe et des non moindres...

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  8. Nouvelle trouvaille, importante parce qu'elle contient elle-même plein de liens et d'indications intéressantes (mais en anglais) : le Digital Classicist, un site sous forme de wiki recensant les ressources disponibles en ligne pour les études classiques :
    http://wiki.digitalclassicist.org/Main_Page

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  9. Voici une mine de liens spécialisés en Antiquité (749 à ce jour, pour être précis). Cette liste, alimentée depuis 2005 environ sur Delicious, recense des sites web, ouvrages numérisés, portails généralistes ou spécialisés, revues électroniques, bases de données factuelles ou bibliographiques... : http://www.delicious.com/signets_bsa

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