«Petit scarabée, si tu ne veux pas te faire chier à devoir retourner en bibliothèque des années après avoir lu un bouquin, parce que tu as pris des notes seulement sur ce qui t'intéressait à l'époque et pas sur le reste, adopte la tactique de la poule et fiche-le EN ENTIER s'il n'a pas la Gloire Ineffable d'appartenir à ta Céleste Bibliothèque. Car, de même que le vent souffle sur les blés en été et fait voler la poussière sur les bleuets et les coquelicots, de même tu auras ensuite de vagues souvenirs de ta lecture, suffisamment précis pour pouvoir tenir une conversation, mais pas assez pour t'appuyer dessus dans un mémoire, ce qui fait que tu seras obligée de perdre deux heures à retourner dans les Sept Ciels Bibliothécaires.
Par ailleurs, si tu as la sagesse du panda, tu noteras également le numéro de la page où commencent chaque partie et sous-partie du livre, ainsi que celui de toutes les citations que tu recopieras littéralement, car l'avenir est contenu dans le présent et un livre mal fiché représente, en germe, une cause de rageuse perte de temps.
Si tu fais tout cela, petit scarabée, tu égaleras en prévoyance et stratégie Epaminondas et son attaque par la gauche.
Sinon, tu ne seras qu'une misérable étudiante, obligée de se taper un aller-retour Montrouge-Vème, alors qu'elle aurait eu fort besoin de ces deux heures de plus pour continuer de rédiger...»
En résumé : je ne suis hélas pas la réincarnation d'Epaminondas...
(Statue d'Epaminondas ; source : Wikipedia Commons)
Je suis morte de rire devant mon écran (allumé à la base pour rédiger un dossier, hem) : j'ai fait cette même déplaisante découverte il y a peu pour mon mémoire de petite fhâkeuse de lettres modernes (pas encore partie en quête des numéros sacrés, mais la BU n'est pas bien loin, je ferai une séance finale en passant ma matinée à remplir des petites fiches pour des "consultations sur place" et l'après-midi à feuilleter fébrilement). En l'absence de la sagesse du panda, on peut toujours compter sur la veine du pendu...
RépondreSupprimerLettres modernes, lettres classiques, effectivement, on est tous dans la même galère ! :p
RépondreSupprimerLe plus décourageant, dans cette histoire, c'est que la séance qu'on croyait finale ne l'est jamais : on passe l'après-midi en bibliothèque, on retrouve tous ces numéros, puis on rentre chez soi et là... on se rend compte qu'il y en a d'autres et qu'il faudra y retourner le lendemain...!
En fait, ces histoires de pagination, c'est le rocher de Sisyphe !