lundi 26 avril 2010

Les Voies de Monique sont impénétrables

Après George, le frigo (dont je suis au regret de vous avouer qu'il a depuis été changé ; je sais, j'aurais dû faire un post, mais j'avais beaucoup de boulot à ce moment-là et, ensuite, c'était trop tard ; pour le nouveau, nous hésitons entre Brad et George 2, ce qui est affreusement original : si vous avez d'autres idées, nous sommes preneurs), Robert, le micro-onde, et Ginette, la cuisinière, let me introduce you to un autre type d'êtres qui peuplent l'internat. Eux aussi ont été changés, il y a environ deux ans, sans que personne ne comprenne pourquoi, vu que les anciens faisaient parfaitement bien leur boulot (tandis que George, lui, on peut lui trouver toutes les qualités du monde, il faut quand même décemment reconnaître qu'il était auditivement pénible et présentait une fâcheuse tendance à congeler les yahourts - je ne parle pas de son côté "small-sized", l'autre est pareil). Il s'agit d'un peuple étrange, qui peut à première vue ressembler à un objet pratique, mais qui, en réalité, est disaïgnède pour nous pourrir la vie à tous, j'ai bien nommé les

Putaindechaisesdemerde.



Comme leur nom l'indique, les Putaindechaisesdemerde sont là pour faire chier. La rumeur raconte obstinément (constans fama est) que Monique les a choisies parce que, je cite, "elles étaient jolies". Hum. La bouseuse que je suis ne possède peut-être pas un sens artistique aussi développé que celui de Not' Directrice Adorée, mais une sorte de dossier en forme de champignon nucléaire, avec un petit crou dedans imitant des palmettes pour faire disaïgne, j'estime que c'est moyen bof.

Mais bon, le goût des uns étant souvent différent de celui des autres, pourquoi pas. J'espère seulement que ça n'a pas coûté un bras à l'Ecole (il est vrai que ce genre de forme fleure bon le cheap design Leader Price - mais, si on n'a pas de sous, pourquoi, alors, décider tout à coup de changer toutes les chaises de l'internat, parce qu'il serait "indigne de l'Ecole qu'elles ne soient pas coordonnées", alors que les autres sont, certes, dépareillées, mais dans un état tout à fait convenable - vous l'avez compris, je suis pour la mixité sociale des chaises), sinon les gestionnaires se sont vraiment fait arnaquer. Ou n'ont tout simplement pas pensé à quoi pouvait bien servir une chaise, ce qui est, somme tout, fort probable.

Examinez tout d'abord ce maaaaaGnifique dossier rond. Ah, ça, oui, c'est très esthétique, mais pour poser des fringues dessus, bon courage. Heureusement qu'on est jeunes, sinon il y aurait de quoi se choper une sciatique, à passer son temps à les ramasser. Les Putaindechaisesdemerde réussissent même à faire tomber par terre mon gros manteau d'hiver en laine, nettement plus lourd qu'un simple t-shirt, qui, lui, ne tient pas plus de cinq minutes, surtout si vous avez l'étrange lubie de vouloir pour asseoir sur l'Objet.

Je dis bien "étrange lubie", parce que cette espèce de contreplaqué imitation bois est particulièrement inconfortable, même pour les postérieurs aussi rebondis que le mien, et surtout quand vous devez passer des heures assise devant votre ordinateur à rédiger un mémoire (exemple pris totalement au hasard). Ajoutez à cela que le siège est encaissé au fond, ce qui fait que vous avez le choix entre vous tenir le bout des fesses sur le bord relevé ou couler au fond et vous retrouver dans une position encore plus inconfortable, à trois kilomètres du bureau. Personnellement, étant donné que je plafonne à 1,60 m, lorsque je suis au fond de ma seconde Putaindechaisedemerde devant mon piano, je suis aussi obligée de faire des pointes pour atteindre la pédale.

Un siège "ergonomique"


Enfin, les Putaindechaisesdemerde ont une autre particularité : étant donné que leurs jambes présentent ce très artistique arrondi en bas et en haut, pour les rendre plus stables, elles ont été dotées de petits patins. Qui se sont tous brisés en moins d'une semaine, sans subir une quelconque maltraitance particulière. C'est au point qu'en trouver un intact, par hasard, relève de la découverte d'une curiosité tout à fait étonnante : «Oooooh...! Regarde ! Celui-ci ne s'est pas cassé...! - Montre ? Woaw ! Incroyable !!!»


Des patins footkillers.


Ouaip. Sauf que : quand vous aimez, comme moi, marcher pieds nus, ces trucs sont de redoutables prédateurs à orteils. Je ne compte plus le nombre de fois où ils se sont acharnés sur mes pieds, malgré mes précautions, les transformant en charpie sanguinolante.

Mais le mieux est sans doute que les concepteurs des Putaindechaisesdemerde avaient raison : sans ces patins, elles ne sont pas stables du tout. Dès lors, quand vous êtes, là encore, comme moi, relativement souple et que vous avez l'habitude de vous tenir un peu n'importe comment devant votre bureau (genre les deux pieds sur le radiateur à côté en hiver - je vous épargne la description de mes autres contorsions, je suis vraiment très souple des hanches), c'est une lutte de tous les instants pour maintenir votre équilibre et, même en se tenant correctement, sachez qu'une vraie journée de merde commence par vous, tombant violemment en arrière avant d'avoir eu le temps de dire ouf (là encore, je passe sur le fait que, lorsque vous réussissez par miracle à poser quelques fringues sur le dossier, celui-ci, entraîné par leur poids, ira immédiatement s'écraser à terre - de l'intérêt de faire son ménage assez régulièrement).

En résumé, ce Peuple de l'Etrange remplit parfaitement sa Mission Secrète, qui était de constituer une source d'irritation permanente et, donc, d'enrichir les conversations. Ayons, dès lors, également une pensée pour les gens de l'entretien qui, chaque fois qu'ils ont à faire dans la cuisine, là encore malgré leurs précautions, provoquent un énorme BRAOUM et poussent le cri qui nous échappe aussi et a fini par donner leur nom à ces Choses : «Ah, mais PUTAIN DE CHAISES DE MERDE !!!!!!».

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