mercredi 28 octobre 2009

Mais pourquoi ai-je donc la vague impression de m'être faite avoir...?

Comment refiler un exposé à vos étudiants lorsque vous êtes prof ? C'est simple :

1. Vous commencez par faire un cours dynamique et très intéressant.

2. Vous ne parlez pas de validation pendant le premier cours, alors qu'il ne vous en reste que cinq à assurer avant que votre collègue ne prenne le relais.

3. Au deuxième cours, vous prenez tout le monde au dépourvu en faisant passer une fiche avec une liste d'exposés à faire, en annonçant qu'il est possible de s'en charger à deux.

4. Lorsque deux étudiants proposent de se charger d'un des trois sujets pour la semaine à venir, vous commencez par accepter, puis par faire remarquer que, cet exposé, pour deux personnes, c'est quand même un peu trop, et vous attendez que l'un des deux se désiste en faveur de son camarade...

5. ... puis vous lui demandez, d'un air innocent "Et donc, parmi les deux autres exposés pour la semaine prochaine, vous prenez lequel, finalement ?", avant de vous corriger immédiatement "Finalement, il n'y a pas grand chose à dire pour le n°1, je le ferai en introduction ; vous vous chargez donc du n°2...?"

Et hop ! Tous vos exposés pour la semaine qui suit sont remplis, l'affaire est dans le sac !


(Le diable mène son troupeau, Musée national du Moyen-Age, Thermes de Cluny, Paris ; photo par La case photo de Got ; source : FlickR)


Comment vous faire refiler un exposé à l'insu de votre plein gré lorsque vous êtes étudiant ? C'est simple :

1. Commencez par vous mettre la tête dans le sable en refusant de demander dès le début au prof comment il compte valider son cours.

2. Lorsque, au deuxième cours, il vous prend par surprise en distribuant un fiche de sujets d'exposés, ne retenez que la partie "Comme vous êtes nombreux, vous pouvez les faire à deux."

3. Après avoir entendu votre voisin grommeler "Tiens, le n°3 pour la semaine prochaine me plairait bien", n°3 qui est précisément celui qui vous tenterait le plus, proposez-lui de le faire ensemble, avec l'argument massue "Comme on est deux, même si c'est pour la semaine prochaine, ça ira."

4. Lorsque vous vous déclarez officiellement prêts à le faire et que le prof trouve que ce n'est quand même pas assez pour deux, laissez le n°3 à votre camarade, en déclarant que ce sera plus faisable pour lui de se charger de celui-là, puisqu'il correspond plus à sa formation.

5. Restez sans voix lorsque le prof vous demande lequel des deux autres vous ferez pour la semaine prochaine et ajoute, précisément au moment où vous alliez répondre, en vous rabattant sur le n°1, "Je ferais bien le num..." : "Finalement, il n'y a pas grand chose à dire pour le n°1, je le ferai en introduction : vous vous chargez donc du n°2...?"

Vous vous trouvez donc avec un exposé sur le monde grec alors que vous êtes latiniste (mais étant donné que c'est la partie grecque du séminaire, c'était inévitable) et sur de la sculpture alors que vous êtes littéraires et non archéologue ou historienne de l'art.


(Fontaine de la place Saint-Michel à Paris ; photo par Francis Bourgouin ; source : FlickR)


Moralité de cette histoire : je suis une cruche qui n'a rien vu venir, mais bon, une fois que c'est fait, c'est plus à faire...

2 commentaires:

  1. Ouaip...

    Heureusement, je m'en suis plutôt bien tirée, mais je n'avais vraiment pas vu venir la Chose. Comme quoi, je suis encore jeune, puisqu'il est toujours possible d'apprendre à un jeune singe à faire des grimaces ! :p

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