Eh oui, le week-end a eu raison de mes Tic Toc Choc quotidiens et presque de mon énergie thésarde. J'ai en effet réussi à travailler samedi matin et j'avais l'intention de mettre à profit mon dimanche soir, quand une vilaine migraine, due à de la fatigue accumulée, a décidé de me pourrir la journée. J'ai eu beau essayer de lutter et prendre un gramme de paracétamol, ma tête s'est liguée ensuite avec mon estomac et j'ai fini par rêver de mon lit, à cent vingt kilomètres de là. Lorsqu'on est rentrés chez nous, j'ai filé sous la couette, pour une bonne nuit de dix heures (le seul remède à ce genre de situation dans mon cas).
Ce matin, du coup, je pétais la forme et j'ai décidé de passer la journée à avancer mon cours pour CPGE, avec un interlude piano et un interlude hypoglycémie, étant donné que Monsieur mon Chéri est rentré samedi matin et qu'il est en répétition tous les jours depuis (8h : "T'inquiète ! On finit à 13h, je serai à la maison pour déjeuner !" ; 14h : "Allô ? Euh... je sors tout juste, j'arrive dans une demi-heure !" Résultat, on a déjeuné à 15h et j'ai eu un gros passage à vide).
Le premier cours était facile, en mode présentation de l'épreuve, remontage de manches et coaching sur le thème "Jeunes gens ! Vous pouvez intégrer depuis une petite khâgne ! La preuve, je l'ai fait ! Donc bossez votre latin !"
Pour le second et le troisième, je vais leur faire revoir la méthodologie de la version et du commentaire composé et, pour ce faire, les faire bûcher sur le sujet tombé en 2012. Je me suis du coup retrouvée à faire moi-même la version, avec des vieux souvenirs de samedi matin et de mercredi après-midi, passés courbée sur une table pendant que d'autres s'amusaient gaiement dehors. Et puis j'ai lu le rapport du jury pour voir ce qu'ils mettaient en avant et qui correspondait à peu près à ce que j'avais noté.
Les rapports de jury, c'est le truc qu'il ne faudrait sans doute jamais lire quand on prépare un concours. D'abord parce que c'est déprimant au possible, ensuite parce que c'est un exercice de style bien particulier, plein de déploration et de désapprobation, dont on n'est, à ce moment-là, pas capable de percevoir la bienveillance quand il y en a (car il y en a, du moins dans ceux de la nouvelle épreuve de latin que j'ai lus).
En général, ça donne ça : "Le jury déplore le niveau souvent lamentable des candidats se présentant à l'épreuve de latin. Franchement, quand on prépare le concours d'entrée à une ENS, on devrait être capable de reconnaître un demi double datif, particulièrement évident étant donné le contexte grammatical et le sens général de la phrase où il se trouvait."
J'ai souvenir d'un midi, l'année où je préparais l'agrèg', où un camarade brillant s'était déchaîné sur ce genre de commentaires, en imaginant un rapport après un pétage de plombs : "Le jury déplore que certains candidats aient été incapables de contenir leurs nerfs et se soient permis de lancer leur chaise à la figure de l'examinateur de grammaire, puis de claquer la porte en faisant la poule tout le long de la galerie Gerson."
Quelque chose me dit que je ne vais sans doute pas leur conseiller d'aller lire les rapports des autres années...
Je crois que les rapports de jury les plus stressants sont en latin et en histoire ancienne. je suis tombée sur un rapport datant d'avant ma naissance et il était encore plus sarcastique que les plus récents. Celui sur l'histoire était hilarant, avec des remarques acerbes sur les candidats incultes ignorant la différence entre de la paille et du foin ! ;) Ceci-dit celui de 2011/2012 est plutôt gentil en latin.
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