Après m'être rongé les sangs toute la matinée, j'ai fini par mettre le nez dehors pour aller faire des courses : deux jours à manger des lentilles, je vous garantis que ça aggrave la déprime de n'importe qui. Je n'avais pas fait cinq mètres que mon téléphone bipait. Depuis lundi, je flippe dès qu'il se met à vibrer ; là, je l'ai pris sans réfléchir et je suis restée scotchée sur place : LE RECTORAT A ACCEPTÉ MON DÉTACHEMENT. Pour un peu, j'en aurais pleuré de joie en plein milieu de la rue.
J'ai donc à nouveau passé mon après-midi à envoyer des mails : à la doyenne, à Chef, à mes collègues, à ma famille, à mes potes aussi. J'ai fait une liste ; quand je me suis arrêtée, j'étais en hypoglycémie, mais énormément, incroyablement soulagée. Ceci dit, je pense aussi au collègue dans la même situation que moi, ainsi qu'à la personne qui a laissé un commentaire sous le Tic Toc Choc 2 : si vous lisez ce message et que vous êtes intéressé(e), pourriez-vous me contacter via l'adresse mail en haut à droite ? A plusieurs, il sera peut-être plus facile de se faire entendre...?
Après les mails, je pensais me lancer dans la suite de la rédaction de mon chapitre 2, mais c'était sans compter sur la partie que j'ai déjà rédigée, pendant mes vadrouilles estivales. Faire une thèse en lettres permet de bouger relativement tout en continuant à travailler (alors qu'un physicien peut difficilement dématérialiser son labo pour l'emporter avec lui). Le problème, c'est que, quand votre corpus comprend onze bouquins bien lourds et que, dans l'idéal, il faudrait que vous emportiez aussi un dictionnaire qui pèse également son pesant de cacahouètes, ça devient plus compliqué.
Heureusement, il y a Diogenes. Diogenes est un logiciel en téléchargement libre qui permet de consulter les deux bases de données de textes latins et grecs, Phi Duke et le TLG. Le hic, c'est que Phi Duke et le TLG, eux, ne sont pas gratuits, ce qui vous permet d'imaginer une ruelle sombre, la nuit, de la pluie qui crachouille et deux individus vêtus d'amples imperméables et de chapeaux leur tombant sur les yeux, se passant, de la main à la main, un truc indéfinissable vite enfoncé dans une poche et partant l'un et l'autre dans des directions opposées.
Bref, j'ai Diogenes sur mon ordi, mais les textes auxquels il me donne accès, outre que leurs références sont parfois fantaisistes, sont aussi de vieilles éditions. Deux raisons pour tout vérifier méticuleusement une fois qu'on a des Budés sous la main. Par ailleurs, je lis couramment le latin, mais en donner une traduction est un chouïa plus compliqué que juste parfaitement comprendre ce que j'ai sous les yeux, d'où une flopée de passages mis en rouge. Résultat : j'ai passé le reste de mon après-midi à vérifier textes, références et traductions.
Mais bon : aujourd'hui, je m'en fous.
Super nouvelle :) Je suis très content pour vous. Moi, hélas, j'attends encore, et encore, et encore. Je comprends bien les larmes de joie.
RépondreSupprimerAmitiés virtuelles.
J'espère que les choses se termineront aussi bien pour vous... Voudriez-vous que je vous mette en contact avec mon collègue de lettres classiques, qui attend lui aussi encore que le rectorat se décide ?
RépondreSupprimerA quel rectorat est-il?
RépondreSupprimerPoitiers.
RépondreSupprimerAvant que je reçoive un mail du rectorat, on se demandait si la CNARELA ne pourrait pas aider : au-delà de nos trois cas, c'est un problème qui est parti pour durer, vu que rien n'est fait pour faire du Capès de Lettres classiques (qui n'existe d'ailleurs plus) un vrai concours et ainsi remonter le niveau de ceux qui le présentent. Le nombre de reçus va donc continuer à être catastrophique et ce sont les agrégés qui en feront les frais, car ils seront utilisés pour boucher les trous...
Etant moi-même agrégé, je comprends cela très bien... Souhaitez-lui bon courage de ma part, la plupart des personnes dans notre position ont obtenu leur détachement, c'est bon signe.
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